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vendredi 3 juin 2011

Dernière chronique de gauche.


Bonjour à tous.
Sentant le vent politique tourner aussi vite qu'une salade de germes germaniques peut envoyer ad patres et à coup de diarrhées sanguinolentes la pauvre teutonne en sur-poids qui espère rentrer dans son bikini taille M en adoptant le régime pissenlit par la racine, il me semble judicieux pour mon avenir de changer de bord rapidement. Non parce que vous vous doutez bien que je ne vais pas éternellement vous rincer à l'oeil de mon humour cinglant si l'alternance venait à se vérifier.
Avouez qu'il serait stupide de ma part de ne pas profiter du changement de majorité pour basculer du côté obscur des forces politiques. Et il serait d'autant plus idiot de le faire gratuitement. Donc je prends les devants.
Comme la campagne est déjà bien avancé, je pense que je vais commencer à m'exercer à l'humour de droite, histoire que quand l'UMP aura pris la branlée électorale qu'elle mérite je puisse toujours faire partie de l'opposition.
Appelez ça de l'opportunisme si vous voulez, moi je qualifierais plutôt de faculté d'adaptation darwinienne cette qualité qui me caractérise. Car enfin soyons honnêtes, vous les trouveriez aussi hilarants les Didier Porte, Stéphane Guillon, Régis Mailhot, Nicolas Bedos et tous les autres chroniqueurs radio/télé qui font leur beurre en se foutant des frasques des nantis s'ils se moquaient des gens pour qui vous aviez voté, hein? Ne soyez pas hypocrites, la seule raison pour laquelle ces déballeurs de conneries empêchent votre vessie de faire son travail de rétention urinaire c'est parce qu'il sont de votre bord. Ou en tout cas, c'est ce qu'ils arrivent à vous faire croire avec un brio que je ne saurais égaler. Ha c'est sûr ils ne payent pas de mine avec leurs tronches de réfugiés politiques serbes, mal rasés, l'oeil vitreux, le physique ingrat et la voix insultante aux oreilles mélomanes mais c'est là justement que le subterfuge est des plus efficace, à part pour le fils Bedos, qui cache bien son jeux en chroniquant respectivement en tailleur Armani et dans l'émission de FOG jusqu'à encore la semaine dernière. Mais ne nous y trompons pas, avec un nom pareil, difficile de croire que sous ses airs de bellâtre de la rive droite ne se cache en réalité un anarcho communiste édenté qui préfère le Ricard à la Veuve Clicquot  et les rillettes au foie gras. Bref, et en ce qui me concerne, pas d'illusion, je ne suis pas comme vous et je prendrai un plaisir sans borne à retourner ma veste quand le grand soir se présentera.
Pour ce qui est des rétributions que je serais en mesure d'accepter pour mes tribulations, reste à savoir si Sarko est bel et bien le président des riches. Je l'espère, car quitte à faire rire des bourgeois autant que ça paye. Vous me direz, je ne suis pas à l'abri que mon public actuel soit plus en mesure de me remplir les caisses de fraîche que l'électorat potentiel du futur ex-président. Pas faux, mais je table sur le fait que les prolos rentrerons au bercail idéologique dardar pour que moi aussi je puisse goûter aux joies de l'humour qui rapporte.
Mais est-ce si simple de devenir humoriste de droite. Le constat que j'en fais est rédhibitoire. Le comique de droite n'est pas si différent du clown de gauche. Les deux n'hésiteront pas à se moquer des pauvres, des noirs, des arabes, des chinois, des juifs, des femmes, des pédés, des hommes politiques, des sportifs et des malheurs du monde en général. Sauf que le premier dira ce qu'il pense alors que le second fera penser sur ce qu'il dit. A ce titre j'ai déjà fait un bout de chemin. Je me suis retapé l'intégrale de Bigard et de Canteloup et je sens d'ors et déjà monter en moi le désir d'une France travailleuse qui rit de bon coeur en voyant la mendiante roumaine au cheveux gras se faire tabasser par les flics de mon quartier chic tant il est vrai que la misère c'est beau quand c'est bien fait, pour eux.
Un doute soudain m'étreint. Aurais-je encore le courage d'écrire les horreurs que j'ai pu débiter sur mes futurs amis les aisés? A n'en pas douter, la question mérite d'être posée étant donné qu'on ne mord pas la main qui vous nourrit.
Certes, tout n'est qu'histoire d'apparence et il n'y a qu'à voir comment certains journalistes, réputés intègres et sans concession, n'hésitent pas à se vautrer des les canapés luxueux des arrières salles de restaurants huppés à l'heure des digestions lourdes de mets inabordables, pour se convaincre qu'un fils d'immigré comme moi et tant d'autres, qui s'est fait presque tout seul, et qui a toujours préféré les petits plaisirs gratuits qu'offre la vie aux délices onéreux qui ne laissent qu'un arrière goût de cendre au fond de la glotte, puisse un jour faire parti de la masse des adorateurs de l'argent qui rame pour boucler les fins de mois.
Si cette augure venait à se vérifier et que je me transforme en auguste de la haute, je me consolerais en me disant que finalement, qu'importe l'opinion pourvu qu'on se tape les fesses.

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