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mercredi 14 octobre 2015

Chronique d'un rôt, manne noire.

Bonsoir à tous.
Critiquons, moquons-nous, des riches, des puissants, des cons et mal baisants mais n'oublions jamais que la haine aveugle n'est pas sourde.
Bordel que ça fait du bien bien d'entendre ce vieux gimmick. Ça me rappel mes jeunes année de Chronicoeur Haineux au service publique du rire. Simplement les méthodes d'un vieux roublard de la rhétorique comme moi ont fini par lasser le commissaire en chef de la brigade des brèves de comptoir aussi appelé Pas plus haut que le bord. C'est qu'il avait pris du galon le chef depuis ses début comme simple sergent de notre équipe de bras cassés. Mais à force d'investigation de la chose politique le vieux bougre avait fini par se voir proposer un poste qu'il ne pouvait pas refuser, et il avait eu à cœur de se débarrasser de ses éléments les moins "banquable". L'humour c'est du sérieux mon petit Aiphix, me disait-il lors de notre dernier entretient qui me valait à l'époque mon éviction de la brigade pour utilisation non conforme, et pléthorique, d'adverbe sans permis de locution.
Salaud d'administratif tiens! Toujours est-il qu'en ce qui me concernait mais ça n'enrageait que moi, je me suis retrouver à la rue et c'est alors qu'on a monté avec le pote à Gabi notre agence de chroniqueur privé. Pour sûr notre estanquet ne payait pas de mine et on aurait pu croire, vu les cadavres que disséminait mon collègue rêvant de comptoir, qu'on se trouvait dans un des bouges qu'on affectionnait tellement à la bonne époque de la brigade. Le gros de notre clientèle nous faisait chroniquer sur de sordides histoires de vol de chiens et de sacs à main écrasés. Ce soir là, le communiste, comme on l'appel dans le métier, était en train de cuver son troisième pack de Koenigsbier quand une ombre d'une délicatesse qui nous était peu coutumière s'arrêta devant notre porte. Cette dernière s'ouvrit avec son grincement habituel mais qui pour une fois ne me fit pas grincer des dents tant la prestance de la silhouette me pénétra au moment où elle fit de même dans notre agence. Elle s'assit en face de moi, sans dire mot, sans un bruit et je failli avaler ma langue que j'ai pourtant bien pendue.
En réajustant ma casquette crasseuse en ma cravate débraillée, je me raclai la gorge en guise d'introduction quand elle me coupa net dans mes élans liminaire pour me lâcher froidement :
"Monsieur Haineux, je me nomme Madame Démocratie et je voudrais que vous chroniquiez sur le meurtre de mon mari, Monsieur Sens du Devoir."
"Mair pien enfrendu. répondis-je avec ma verve caractéristique"
Elle m'expliquait les circonstances de sa découverte macabre, son retour de déjeuner avec son amie Monarchie Parlementaire, l'ouverture de la porte d'entrée et le silence qui précéda son cri d'effroi. Elle m'expliqua que ce genre d'histoire n'intéressait pas le Grand Commissaire Abramovsky comme il aimait s'auto-proclamer et que ce dernier lui avait expliquer que pour lui, son mari était mort depuis longtemps et qu'il s'agissait certainement d'un règlement de compte avec Monsieur Patriote, Madame Nation ou tout autre crapule que fréquentait son mari dans son cercle sélect des grandes idées. C'est lui qui lui avait indiquer mon adresse  et que je serais bien le seul à vouloir entendre ses élucubrations.
"Et qu'est-ce que je gagne à vous aidez?
Au moment où elle ouvrit la bouche un crissement de pneu vint l'interrompre et une salve de promesses électorales fracassèrent les vitres en éclat dans un mugissement assourdissant de larsen de porte-voix. Je bondis de mon fauteuil pour plaquer ma cliente au sol attendant la fin de la campagne sauvage. Quand le calme revint je constatais que mon collègue avait était touché et commençait à psalmodier des slogans mitterrandiens avant de s'éteindre en étreignant ses chères canettes.
"Salaud de socialistes, m'exclamais-je en relevant Démocratie et en sortant mon stylo et mon carnet prêt à répondre à une éventuelle nouvelle attaque.
La nuit fut calme dans mon deux pièces meublées. Ma cliente utilisa la salle de bain et je ne pu m'empêcher de l'imaginer nue. Je savais l'implication des socialos dans la mort de son mari. Je préférais taire cette information pour ne pas l'alarmer
Après cette pause salutaire, je décidais, seul, de venger la mort du mon ami le Communiste en préparant mon barda. Deux stylos flambant neufs, un carnet Moleskine, deux recueils  de Desproges et de Topor, et l'indispensable dictionnaire de synonyme pour se protéger des pannes de vocabulaire. Je laissais ma partenaire à sa toilette en lui indiquant par une note que la mort de son mari ne resterait pas plus longtemps sans revanche et m'en fut vers mon destin.
Arrivé à Solférino, le manque d'agitation me paru suspect, je me faufilais par la porte de derrière en rédigeant l'introduction de ma chronique.
Dans le hall, pas de militants aucun son, je me dirigeais à coup d'allitération et de contrepèteries vers la grande salle de réunion.
Devant la porte, je me tins prêt à conclure quand soudain, elle s'ouvrit sans mon concours et une lumière aveuglante me transperça la rétine.
La bougresse était là, entouré de partisans portant autour du coup leur jersey rose et s'apprêtant à me tracter jusqu'à ce que conviction s'en suive... Je restais coi...
Vous pensiez vraiment que nous allions vous laisser vous et votre complice risquer de découvrir le pot-au-rose?
D'un geste elle lança à mes trousses son armées d'encartés.
S'en était fini de moi, je commençais à apprécier l'état et les réformes, la loi et les élections, mais comme je ne me décidais pas à partir seul, je sorti de ma poche intérieure mon manuel révolutionnaire que je dégoupillai un sourire vengeur au lèvre.
Ainsi meurt un anarchiste!
A bon électeur salut!
Chronique lue à l'occasion du 7ème festival du Roman Noir de Toulouse dans l'émission Pas Plus Haut Que Le Bord

mercredi 7 octobre 2015

Indépendant ce temps là...

Bonsoir à tous.
Critiquons, moquons-nous, des riches, des puissants, des cons et mal baisants mais n'oublions jamais que la haine aveugle n'est pas sourde.
Jamais, depuis les guerres de décolonisations qui ont jonché la seconde partie du siècle des lumières artificielles, les velléités d'indépendance n'auront été aussi forte qu'en ce début de siècle d'artifices lumineux. J'en veux pour preuve le cas de l'Écosse qui, il y a peu encore, avait bien failli se séparer à grand fracas de ce consortium d'états que sont le Royaume-Uni et dont la formalisation et les règles sont si alambiquées qu'un distillateur de red label y perdrait son saxon. Et dire que vous vous plaignez de la complexité du mille feuilles administratifs français, des lasagnes institutionnelles de l'Europe et des charlottes aux négociations secrètes à la mode TAFTA. Imaginez-vous un peu que les Scotish eux se coltinent ce genre de tartines de paperasserie, mais servit bouillies avec de la sauce à la mente, pour jouir du privilège de se sustenter à la table de sa majesté, elle est si bête que un et un font dieu, et ce depuis près 1000 ans. Je sais pas vous mais personnellement, après un millénaire de ce genre de régime de démocratie hyper-calorifique, en plus d'une crise de foi en l'état carabinée, j’escompterais moi aussi sinon à plus de sobriété dans le menu imposé qu'au moins pouvoir choisir à la carte la forme de gouvernement que je devrais servir.
Et que dire alors de la Crimée? Rien. On ne peut rien en dire et il ne faut rien en dire. Faites pas les cons hein? Si jamais Poutine ou Porochenko écoutaient! Entre le fascisme Russe et celui d'Ukraine, ce n'est pas seulement mon cœur qui risque de balancer mais bel et bien mon corps entier au bout d'une corde et dans une des geôles des deux tyrans. Et pendant ce temps, qu'advient-il du peuple criméen qui meurent d'envie d'indépendance et tout court, me direz-vous en usant d'un magnifique zeugma? Et bien eux aussi, comme nous l'apprenne Vladimir et Petro à corps et à cris mais on s'en balance!
Quand aux Catalans, et du haut de la finesse de mon analyse politico-autonomiste que vous avez pu vous-même constater, je leur prévois une cata rapide. En effet, la coalition qui souhaite s'extraire du joug du gouvernement Rajoy devra déjà répondre devant la justice espagnole pour justifier de l'impudence de remporter une majorité à l'assemblée locale après avoir commis un délit de désobéissance civil, oui c'est un délit là-bas, en organisant une consultation sur l'indépendance le 9 novembre dernier. Entre parenthèse, Rajoy, en plus d'être une parfaite enflure conservatriste qui conteste les résultats des autres quand ça l'arrange, serait à l'origine d'une incroyable quantité de luxation sévère de langues non hispanique ayant tenté sans échauffement de prononcer son patronyme. Alors c'est assez simple c'est rrra comme dans rrraciste et joy comme dans joyoyoyoye la catalogne va devenir indépendante.
Cela dit, et au risque de passer pour une Cassandre crachant pour se venger de son sort funeste dans la bouche des autres, j'ai bien peur que ce gouvernement local centriste soit aussi impotent à s'émanciper de sa fédération que celui de Tsipras l'était à faire plier les féroces financiers qui continuent d'asservir son peuple.
Toujours est-il qu'en ce qui me consterne, mais ça n'enrage que moi, un drapeau quel qui soit reste un drapeau, qu'il soit rouge et jaune ou or et rouge, bleu croisé de blanc ou blanc croisé de rouge, ou encore vert à paillette avec le cul de Kim Kardashian dans la colle, aucuns ne méritent qu'on meurt pour lui, qu'on s'en revendique, qu'on le brandisse ou qu'on le brule s'il n'est rien d'autre qu'un symbole idéologique ou qu'une lubie visant à
S alimenter une bisbille de clocher. Aux indépendantistes de faire leur choix mais qu'ils se rassurent d'une chose, tant que subsistera l'état sous toutes ses formes de représentation, leur indépendance ne consistera finalement qu'à tendre vers l'autre joug en voulant se libérer du premier.
À bon électeur, salut!