Maintenant sur youtube et dailymotion.

jeudi 31 mars 2011

Mardi c'est révolution, tu viens?


Bonjour à tous.

En début de semaine prochaine, le PS ouvre le bal des propositions pour 2012 en présentant son programme présidentiel. Il sera par conséquent le premier à étaler sa vision de la France et profitera du fait que l’UMP est à l’agonie depuis les cantonales et se déchire sous les yeux médusés de son électorat, dont le front fiévreux risque de s’allumer d’une flamme fatale pour une femme frontale.

Le FN, quant à lui, est sur son petit nuage et, tel l’éjaculateur précoce devant la moiteur de sa conquête récente, s’apprête à faire campagne pour la présidence sans programme, sans idée, et en astiquant le chaland électoral de sa main de fer dans un gant de crin couvert des pires miasmes et germes merdeux que la raie publique puisse offrir. Ainsi repue du cadavre encore fumant du parti majoritaire, l’extrême droite, le bras tendu vers le pouvoir, accapare le débat politique, largement aidé du bâton tendu par les racistes ordinaires.

Les gauchistes de l’autre extrême, eux, sont épuisés par les campagnes locales que tout le monde voudrait nationales et risquent bien de se faire écraser par la machine, grippée mais néanmoins conséquente, guidée par des éléphants trompeurs.

Bref, ça pue. Mais réjouissez-vous mes frères de gauche, le Parti Unique et indivisible puisque proche du zéro absolu, propose dans son nouveau programme de "créer le désir chez les Français". Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai frisé le malaise vagal en imaginant la première secrétaire en string panthère déambulant langoureusement vers moi et tentant d’attirer mon vote innocent vers son urne béante.

Vous trouvez ça sexy, vous, un François Hollande sous-alimenté couvert d’une peau tellement distendue qu’on dirait le dessus d’un bol de lait caillé depuis trois mois.

Vous trouvez ça attirant, vous, un DSK, engoncé dans une guêpière, en train de vous faire languir, un godemichet made in USA fermement empoigné dans la main droite, et vous susurrant à l’oreille : « Tu veux que je vienne hein, ma salope ? Vas-y crie mon nom pour me faire venir plus vite ! Oh oui, fais-moi un sondage !!! ».

Et que dire de Ségolène qui, par rapport à ses concurrents, a le sérieux avantage de rester présentable, mais dont néanmoins le balai qui lui sert de colonne vertébrale reste un obstacle non négligeable au désir visiblement appelé des vœux du parti socialiste.

Oui je suis sarcastique, je le sais bien, mais j’ai malheureusement du mal à me représenter l’avenir et l’espoir avec des gens directement débarqués d’un passé dépressif. Mon scepticisme prend racine dans l’amertume que j'éprouve vis-à-vis de ces soi-disant leaders des espérances sociales, et qui, durant leur période de règne, ont tout autant brillé par leurs affaires et leurs conflits d’intérêts que les pignoufs actuels. J’espère ne pas heurter la sensibilité des quelques militants non élus que compte ce parti, mais je ne sens vraiment pas l’élan démocratique que tous ces beaux parleurs réclament quand je vois que 60 % de leurs électeurs ne daignent même plus s’exprimer.

Cependant, et comme je me sens seul capable d’apporter la contradiction à ma géniale démonstration, il serait injuste de participer au « tous pourris » car, déjà, c’est parfaitement démagogique, et, qu’ensuite, il faut au moins laisser une chance même au plus vilain boudin de la plage de se présenter à l’élection de miss camping, ne serait-ce que pour qu’elle serve de faire valoir aux autres décérébrées qui lui disputent le même trophée.

Allez, sans rancune amis socialistes, je sais que vous avez de l’humour, et comme disait Boris Vian : « l’humour est la politesse du désespoir ».
Ce à quoi j’ajouterai que la politique est le désespoir de l’humoriste.

mercredi 30 mars 2011

Tout le monde connaît Rachid.


Bonjour à tous.

Six représentants des religions de France signent aujourd’hui une tribune d’une même main pour demander instamment au locataire élyséen de bien vouloir cesser cette mascarade que représente le débat sur la laïcité. Voilà, c’était à prévoir, les culs bénis se sont foutus en ligue extraordinaire des défenseurs de la laïcité. C’est on ne peut plus louable de leur part, vu qu’à la limite, cela ne les concerne en rien. Je ne suis pas expert, mais si les religions sont au cœur du débat sur la laïcité, c’est peut-être qu’il s’agit d’un débat sur les religions, non ?

Et puis je pense que leurs avis éclairés, voir illuminés, sur la question, ne sont pas forcément le meilleur moyen d’attaquer cette propagande cléricale qui ne dit pas son nom. Cela dit, pour une fois que les chapelles ne disent pas trop de conneries, il serait mal venu de ne pas tendre l’oreille à défaut de la joue.

Car attention, ne me faites pas passer pour ce que je ne suis pas. Non je ne bouffe pas du curé, de l’imam ou encore du rabbin à tous les repas, déjà parce que je digère très mal les abats comme les professions de foie, mais également parce que j’ai bien trop peur de la mort pour me priver d’un quelconque salut éternel au jour de trépasser. J’attends d’être convaincu, un peu comme un client indécis, hésitant devant la carte d’un restaurant entre les pieds de porc hallal et le poison casher. Je me tâte d’autant plus, qu’une fois que votre choix est fait, il n’y a pas de retour en arrière possible. Le seul remède c’est l’excommunication.

Donc je ne suis qu’une brebis égarée, même pas infidèle puisqu’inféodée à une religion. Du coup je me garderai bien de dire mot sur le sacré car je suis pleutre en plus d’être sans avis. De plus, vu les commentaires assassins et les émois pouvant être provoqués par une petite blague antisémite je ne me laisserai pas entraîner dans l’humour déicide, car pour se moquer de dieu et que ça ait vraiment la classe, il faudrait qu’il existe. Non, car quand on est convaincu que le tout puissant n’est pas, il devient facile de lui cracher à la gueule sans risquer de retours de bâton. Ouais, le vrai dur, celui qui en a dans le froc, il va pas pisser dans un bénitier ni mettre des capotes à dispo dans le confessionnal, ou bien chier dans les pompes entreposées à l’entrée des mosquées ou encore se servir de la torah pour caller une porte -car qui dit torah dit calle-, non, le vrai dingue, il se fout à la droite de dieu, et il ricane en le montrant du doigt.

Donc autant je laisserai les amoureux mystiques à leurs séances d’auto-persuasion de l’existence d’une éternité, autant les politiques là je me lâche, surtout quand ils tentent d’égaler la bêtise des faiseurs de croyances en érigeant des peurs et des dogmes dignes des pires périodes ostraciques qu’a connu notre monde occidental aux heures sombres du Moyen Âge.

Prenons par exemple Jean-François Copé qui, pour répondre aux six lénifiants adorateurs de dieux divers, s’est fendu d’une lettre, publiée dans l’Express, à un prétendu ami musulman. Ce dernier n’a visiblement aucune famille puisque le patron de l’UMP ne s’embarrasse même pas d’en prendre des nouvelles. Mouloud ou Rachid, oui j’essaie de deviner vu que le prénom de cet étrange interlocuteur n’apparaît nulle part dans ce texte, doit également apprécier les discours sur papier plutôt que de vraies nouvelles de son cher Jean-François. Étrange tout de même, car s’il me prend l’envie de converser avec un ami, je commence par le tutoyer et je lui balance pas comme ça au débotté un ultimatum l’obligeant à se poser la question de la pratique de sa religion dans les clous de la sainte croix lorraine et républicaine. De plus, j’essaie d’éviter de raviver des blessures certainement encore vives en lui comme la mort de son grand père à Verdun, ou encore du score du FN et des fanatiques religieux toujours plus nombreux.

J’imagine la réponse.

« Mon cher Jean-François, j’espère que tu as beau temps à Paris parce qu’ici à Dubaï il fait un soleil magnifique. Djamila te passe le bonjour, elle t’attend avec les filles pour ta prochaine visite avec le couscous. Pour tes histoires de politique intérieure, tu sais bien comment c’est compliqué pour moi, alors c’est bien gentil de m’expliquer ce souk mais je crois que tu ferais mieux d’en parler à ceux que ça concerne.

Allez, je te laisse, j’ai un terrain de golf à acheter pour jouer ce W.E. Dieu te protège mon ami.

Bisous, Rachid. »

Voilà, ça, ça ressemble à une lettre venant de quelqu’un qu’on apprécie assez pour le qualifier d’ami. C’est quand même bizarre cette fâcheuse habitude qu’ont les racistes d’invoquer d’hypothétiques copains arabes pour contredire leur nature profonde. Quoi que, Monsieur Copé n’a même plus la chance de conserver un seul camarade de confession musulmane pour lui faire son discours de faux-cul. Il est même obligé de s’en inventer un. Mouais, ça ne doit pas être un vrai raciste après tout.

lundi 28 mars 2011

Non mais moi ca va hein!


Bonjour à tous.

Tout d’abord j’aimerais rassurer mon lectorat, moi ça va ! J’ai longtemps pensé faire l’objet d’un transfert de malaise depuis le siècle qui m’habite jusqu’à mon être fragile et sans défense. Mais non, ça va.

Et ce n’est pas le score du FN aux cantonales qui risque d’entamer ma mine joviale de culbuteur d’idées reçues et de sodomiseur de diptère commun. Je vous le dis, ça va !

Et puis même si cela ne se voit pas forcément sur ma gueule basanée, ma carte d’identité arbore fièrement une Marianne encocardée des trois couleurs du ciel, des pages et du sang, piliers incontestables des démocraties modernes. Je n’ai, par conséquent, aucun souci à me faire en cas de recherche de bouc émissaire par le pouvoir en place, n’étant de surcroît ni juif, ni musulman. Ca va vous dis-je !

D’autant que vu les événements naturels meurtriers, les crises qui se suivent et se ressemblent inexorablement, les guerres toutes aussi proches que l’espoir de les gagner rapidement s’éloigne, il y aurait de quoi déprimer et se laisser aller à une mélancolie d’un temps révolu où tout semblait plus simple. Je veux parler de cette époque où les racistes n’étaient pas encore des gens normaux et contestataires mais considérés comme folkloriques, un rien désuets sans être méchants ; où l’on appuyait du putsch les dictateurs terroristes et sanguinaires en espérant créer le mur d’enceinte censé nous protéger de cet Islam qui effrayait, déjà, les peuples caucasiens, et servait d’excuse aux plus vils représentants des frayeurs xénophobes. Le champignon Tchernobilesque d’alors avait eu la courtoisie de contourner l’Hexagone, mobilisant à l’unisson politiques, scientifiques et journalistes de l’époque à faire profil bas sur la question de l’atome. Tout allait bien en ces périodes déjà troubles, donc, tout petit, mon père me confiait que ça irait. Et ça alla. La preuve, ça va.

Je mange à ma faim, j’ai même en de rare occasion le loisir de me faire péter le bide dans un bon restau. Je ne manque de rien puisque je n’attends plus grand-chose.

Cela dit, je ne vois pas pourquoi je me dispenserais d’ouvrir ma gueule sous prétexte que je ne suis ni mort de soif, ni croulant sous les bombes, bien qu’accompagné à la vie par une superbe créature d’un sexe opposé mais bigrement compatible, ni soumis à une pression quelconque de mes pairs à part celle que mon chromosome tronqué m’a fait se balancer entre mes cuisses, ni pauvre, ni riche, ni franchement con, ni incroyablement malin, bref je suis monsieur tout le monde et ça va. Et si je pouvais me permettre cette coquetterie, j’irais même jusqu’à dire que je vous emmerde, cependant, je n’en ferai rien, car je ne peux à l’heure actuelle me passer du réceptacle de mes tribulations hasardeuses que représentent vos pupilles et/ou vos oreilles attentives aux vitupérations d’un imbécile qui va désespérément bien.

Ca va ? Oui.

Donc, et au risque d’en choquer plus d’un, je vais continuer à ouvrir mon clapet, même, et surtout, si d’aventure, et comme cela semble être le cas présentement, je n’ai rien de consistant à dire.

Ah si. Ca va ? OUI.

Tiens, autre chose. Cher monsieur Guéant, Ministre de la République Française, une et indivisible, quand on a fait les études que vous avez faites, qu’on a occupé les postes prestigieux où vous avez sur-usé vos ronds de cuir, quand vous vous sentez l’envie de nous faire partager vos réflexions de pilier de Comptoir du Commerce, aussi réfléchis que votre faciès sournois l’est face au mur que représente votre racisme ordinaire, surtout n’hésitez pas à vous coller un batteur à œufs dans la bouche pour y tourner à 7000 tr/min votre langue de pute de vipère.

Ca va ? OUI ! Mais pourquoi bordel ???

C’est vrai monsieur Guéant, les Français, à commencer par ceux issus de l’immigration comme je le suis et comme des millions de mes contemporains, ainsi que certains parmi les rangs de vos farouches défenseurs, ne se sentent plus chez eux dans cette France qui, si elle ne pouvait accueillir toute la misère du monde en prenait plus que largement sa part mais sans le faire remarquer à tout bout de champ pour se dédouaner d’en laisser une bonne partie aux portes de son territoire. Non, cette France qui a offert du travail – même si cette tournure fait plus penser à de la pitié qu’à un véritable cadeau – à mes grands-pères, immigrés espagnols venus chercher une vie meilleure que ne leur laissait présager le régime franquiste en déclin, ce pays où ils se sont tués à la tâche, sans rechigner, mais qui a tant donné à leur descendance, non, nous ne la reconnaissons plus depuis que vous et vos abrutis de sans-cœur d’amis financiers la dirigez. En tenant des propos pareils, vous déshonorez leurs mémoires, vous piétinez les idéaux auxquels ils ont cru, pour VOUS offrir, alors, leurs bras et leurs cœurs afin de construire cette République que vous vous échinez à faire mourir à petit feu.

Ca va ? OUI !!!!! Mais je dois avouer que, par les temps qui courent, je commence à en avoir honte.

mardi 22 mars 2011

Laissez les donc, Marine est là.


Bonjour à tous.

Bon ben puisque vous insistez je vais parler des cantonales. Et ce n’est pas de gaîté de cœur, croyez-moi. Non, parce que vous imaginez bien que blablater pendant des lignes sur une fonction qui sera supprimée d’ici 2014 avec l’application de la réforme territoriale et qui mobilise moins d’imbéciles dans l’isoloir qu’un derby PSG-OM ne fixe de connards devant leur lucarne aussi plate que les programmes qu’elle diffuse, ne constitue pas nécessairement la sinécure dont mon cerveau fatigué aurait grand besoin en ces périodes de troubles.

Et puis, il est difficile de se réjouir de la défaite sans précédent de l’UMP quand on voit qu’il s’agit en fait d’une victoire du FN. C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. N’empêche que pour moi, la majorité, la seule, la vraie, c’est celle qui ne s’exprime plus. Selon les calculs, 55 % de Français se lavent les mains de savoir qui va les représenter dans les conseils généraux. Et pourtant, les efforts de nos politiques pour s’agiter et essayer de nous bouger les fesses sont estimables. Mais peut-être que les gens ne sont pas si cons et si désintéressés qu’on le croit. D’ailleurs, comme la plupart regarde la télé, ils le savent que finalement il n’y a qu’un seul poste politique en France, qu’une seule personne qui se charge de tout, et par conséquent, qu’il n’y a qu’une seule élection qui ait un semblant d’impact sur leur vie de tous les jours, c’est celle du président de la République. En tout cas, c’est ce que Sarko, avec sa présence médiatique jusqu’à l’overdose, enseigne aux Français depuis presque quatre ans. Comment voulez-vous que les électeurs se déplacent pour le péquin de base, dont l’anonymat est tel que même sur les marchés, où la forêt amazonienne se répand en tracts de papier glacé figeant des promesses intenables, on le renvoie chier comme le premier militant venu.

Enfin il existe au moins un avantage conséquent à ces manifestations intermédiaires de démocratie entre deux élections royales, c’est que pendant le scrutin, la loi impose aux journaux et politiques de fermer leurs gueules pour éviter d’influencer les quelques grands-mères gâteuses et fanatiques encartés qui votent aussi droit qu’ils pensent étroit. Chose étrange tout de même, le seul jour où le débat n’est pas confisqué par les élites et a l’opportunité de devenir populaire est celui où l’on est censé avoir fait son choix, irrévocable et sans concession. Et le problème est que comme personne de connu n’en parle pendant ces 24h, on en vient à imaginer une loi du silence tacite à l’entrée des bureaux de vote. Autant je comprends la nécessité de l’intimité de l’isoloir ; si un incongru se penche sur votre épaule en ricanant du fait que vous glissiez dans votre enveloppe citoyenne un bulletin de Dupont-Aignan cela peut pousser à voter plus utile ou moins ridicule ; autant je ne saisis pas la trouille soudaine de prosélytisme qui s’empare des organisateurs dès que quelqu’un émet un avis ou une opinion à moins de 50m d’une urne. Je me souviens m’être fait engueuler comme un gosse par une vieille mégère scrutatrice pour avoir simplement fait la remarque suivante, un soir de 2007, devant l’école maternelle grimée en bureaux de vote : « J’espère que cet enculé de Sarkozy va pas être élu, parce que ça me ferait mal au cul d’avoir voté Ségolène pour rien… »

Toujours est-il que les résultats de ces cantonales écartèlent – pour mon plus grand plaisir sadique — les membres de l’UMP. Ils ont le cul entre deux chaises, l’abstention d’un côté et le vote républicain de l’autre, avec Marine au milieu, prête à leur enfoncer le godemichet représentant 15 % des suffrages exprimés. Même le divorce est consommé entre Sarko et Fillon. Le premier joue l’ambiguïté pour laisser le choix aux électeurs de voter blanc ou Lepen, pendant que le second demande à faire barrage à la flamme bleue Marine, blanche de peau, et rouge sang quatre jours par mois.

En 2003, une proposition de loi tendant à comptabiliser le vote blanc comme suffrage exprimé avait passé le cap du vote aux deux assemblées, sans jamais être promulguée à ma connaissance. Peut-être serait-il temps de voir si parmi la quantité grandissante des sans voix, dont je fais malheureusement parti depuis ce jour funeste de 2007, et après avoir été forcé de voter à droite en 2002 lors de ma première prise d’opinion officielle, peut-être faudrait-il discerner ceux qui se taisent parce qu’ils s’en foutent et ceux qui ne l’ouvrent pas pour contester l’offre politique. Si cette loi vient à être appliquée, et que les incurables abstentionnistes ne se convertissent pas en blanchisseurs d’expression publique, je fermerai une bonne fois pour toutes ma gueule faute d’avoir quelque chose à y redire.

A bons électeurs et bonnes électrices, votez pour moi, et surtout, votez pour vous.

vendredi 18 mars 2011

Dose explosive.


Chronicoeur Haineux : Dose Explosive. par lahaineaveugleetmuette

Bonjour à tous.

Oh la belle catastrophe. Ils font pas les choses à moitié ces Nippons. Tremblement de terre, raz-de-marée, accident nucléaire, tu parles d’un tiercé gagnant. Et tout ça dans le calme s’il vous plaît. Moi je dis chapeau bas. Pas une scène de panique, pas de précipitation dans les trains ou sur les routes, pas la moindre émeute ni soulèvement populaire. Non, on se met en ligne, on avale la pilule d’iode et on sert les fesses. Le rêve de toute démocratie en somme. Un peuple docile et ordonné, qui continue de travailler même si une protubérance radioactive lui pousse entre les omoplates ou que l’atelier de montage d’I-Phone se retrouve englouti sous quinze mètres de flotte.

À l’heure où je pose ces lignes, je ne sais pas encore si l’un des réacteurs s’est enfin décidé à faire un grand boom, pour donner à cette succession de tragiques événements un feu d’artifice final digne de figurer au Guinness Book des idées à la con. Car on a beau tourner le problème dans n’importe quel sens, construire des centrales nucléaires sur une île sujette à une quantité non négligeable de contraintes climatiques et sismiques connues depuis des millénaires, c’est quand même débile. Mais j’entends déjà les trompettes de la bienséance, hurler au scandale quand à mes propos rédhibitoires, s’indigner que je puisse, en un moment pareil, mettre en exergue l’évidente bêtise que constitue ce coup de poker de miser sur l’énergie la moins stable à l’endroit du monde le plus vibrant, me jeter à la gueule l’indécence d’un tel discours alors que des gens meurent et souffrent et se battent pour leur survie. Ben oui mais merde, y a pas, quand c’est con je le dis. Et puis attendre, d’accord mais combien de temps ? Parce que les morts seront toujours morts, les cons toujours cons et les partisans de l’omertà de l’atome toujours muets et optimistes dans six mois. Donc mesdames et messieurs, ouvrons le débat au lieu de fermer les yeux. Oui le nucléaire c’est dangereux, oui ça pollue, de manière concentrée quand tout va bien mais tout de même, oui on a besoin de se chauffer, de s’éclairer, de faire marcher la satanée machine sur laquelle je tape ce texte, mais à quel prix ? De toutes les énergies existantes actuellement, le nucléaire est la seule qui n’a jamais fait l’objet de débat et de consensus. Peut-être faudrait-il réfléchir un petit peu, voir si l’indépendance énergétique n’est pas trop coûteuse en frais médicaux de traitements leucémiques et de cancers de la thyroïde. Car si tout n’est qu’une question de chiffre, les grands manitous de la finance, calculette en main, pourront certainement se rendre compte de l’aberration que représente l’énergie atomique.

L’autre jour je regardais une émission politico-culturelle où un imbécile, qui comme tout les pro-nucléaires, s’était présenté comme neutre sur la question deux secondes auparavant, nous expliquait que la radioactivité n’était pas dangereuse à faible dose, prenant l’exemple du verre en face de lui et de son auguste personne comme preuve de l’inoffensivité des radiations, étant donné que ces deux objets, comme tous objets, en émettaient joyeusement sans que personne ne s’en offusque. Selon cet abruti dont le nom ne m’échappe pas mais à qui je refuse de faire de la pub, la dose fait le poison, vieil adage datant du XVIe siècle et attribué au fondateur de la toxicologie, un dénommé Paracelse. Cette petite phrase, dont le bon sens ne choque pas, tant il paraît implacable, sert de prétexte à tout et n’importe quoi depuis le début des années 60. « Si ça fait pas du bien, ça peut pas faire de mal ». Voilà comment la mère Michèle, avec son proverbiage et ses mots choisis, dédouane les accidents nucléaires.

Bah. De toute façon, aucune étude scientifique ne prouve un lien direct entre le taux de radiations aux alentours de Three Mile Island et le nombre de cancers des poumons de la population. Ok, mais même si rien ne prouve que de s’enfiler du super, fut-il sans plomb, par le trou de balle diminue les risques d’avoir Marine Lepen au second tour de l’élection présidentielle, je ne tenterais pas l’expérience malgré le fait que mes origines non francomptoise me poussent à tout essayer pour éviter que la blonde platine au fascisme à la mode ne parvienne à ses fins. Ah, Marine, la douceur amère de ton teint germanique, berce mes viscères de coliques néphrétiques.

Pour en revenir à nos poisons quotidiens, le même argument avait été avancé lors de la révolution verte, qui porte bien mal son nom, pour couvrir les hectares de plantations de fruits, de légumes et de côtes de porcs de pesticides, insecticides, herbicides et fongicides, finissant par mener les agriculteurs au suicide. Et là où c’est beau, voir même magique, c’est quand vous essayez de connaître la façon de calculer la fameuse « Dose Journalière Acceptable » pour un produit phytosanitaire.

D’abord vous prenez un troupeau de souris toutes mignonnes, genre Jerry, Bernard et Bianca, ou encore les autres cocaïnées de Cendrillon. Vous essayez de toutes les faire mourir en leur administrant le produit étudié et, si possible, en faisant en sorte qu’elles se tordent de spasmes et de douleur — car la science est à la fois froide et cruelle. Vous obtiendrez alors la dose létale de votre produit. Jetez les corps meurtris et encore chauds des rongeurs dans une vulgaire poubelle et renouvelez l’expérience autant de fois que nécessaire en diminuant progressivement les doses jusqu’à ce que votre groupe de souris ne comporte pas plus de 50 % de mort. Faîtes une petite pause et allez massacrer quelques chatons errants, type Aristochats, à grand coup de pelle de chantier pour vous détendre avant de revenir à l’expérience. Reprenez un groupe d’individus et continuez à diminuer les doses jusqu’à ce qu’aucun d’entre eux ne trépasse et attachez-vous sobrement au radiateur pour ne pas fausser l’expérience en écrasant une souris bien portante avec la paume de la main pour assouvir votre soif meurtrière et votre sensation de toute puissance. Vous obtiendrez la « dose sans effets observables ». Tirez une carte, si elle se situe entre l’as et le dix, divisez ce chiffre par cinq, sinon divisez-le par dix. Joueur impair et passe à la roulette, si le 22 rouge sort, redivisez le chiffre par 10 et vous aurez enfin la fameuse et controversée — on se demande vraiment pourquoi ? — « Dose Journalière Acceptable ».

Bon il faut l’avouer le mélange des produits n’est pas pris en compte dans ce genre d’étude. Et pourtant le premier alcoolo venu vous le dira. : « Blanc sur rouge, rien ne bouge, rouge sur blanc, tout fout l’camp !!! », avant d’aller vomir derrière le banc qui lui sert de lit et vérifiant sa propre théorie.

Toujours est-il qu’en matière de poison, chimique ou radioactif, il n’existe qu’une seule solution. Dommage que personne ne l’ai jamais trouvé. Et si un problème n’a pas de solution, c’est qu’il n’y a aucun problème, non ?

mercredi 9 mars 2011

Petite pause neuronale.

Bonjour à tous.

Je vous annonce que je vais faire une pause pour me consacrer un peu plus sur certains projets, notamment musicaux. Je suis en effet en train d'enregistrer la nouvelle maquette de mon groupe Cent Idées Fixes qui préfigure le second album. Je reviendrais faire des chroniques mais peut-être sous un autre format, ou pas.

Pour l'instant je vais me recentrer un peu et prendre des vacances dans la tête à défaut de le faire en vrai.

Sachez que les chroniques vont apparaître dans un mensuel que j'ai cité dans mon précédent papier et qui s'intitule l'Etrange Normalité. Je pense également passer du format audio au format vidéo. Mais cela prend du temps et je ne suis pas sûr d'en disposer. Avis aux amateurs qui souhaitent mettre en scène ces billets.

En attendant de vous retrouver, vous pouvez toujours lire ou écouter mes tribulations dans les archives du site.

A bon lecteur, salut.

Chronicoeur Haineux.

lundi 7 mars 2011

Billet Bobobsolète.


Chronicoeur Haineux : Billlet Boboobsolète par lahaineaveugleetmuette


Bonjour à tous.

Voilà, ce qui devait arriver arriva. Je me retrouve dans les colonnes d'un journal. Cela dit il était plus que temps que Le Monde...pardon, Le Parisien, euh… non, Sud Ouest ? Mince. Excusez-moi. Michel, c'est quoi déjà le nom de la feuille de chou qui a accepté de publier mes tribulations ? Non sans blague, ça existe ça? Bon, reprenons. Donc, disais-je, il était temps que « L'Étrange Normalité » me laisse une place dans ces tribunes. Rien d'étonnant quand on sait le succès succinct sans cesse en suspend de cette chronique web. D'ailleurs le rédacteur en chef me fait signe d'arrêter les allitérations, sans aucune utilité dans un billet prévu pour le papier, et que je ferais mieux d'aborder l'un des innombrables sujets qu'il m'a fait parvenir si je souhaite que cette note passe la porte du bureau rédactionnel avec une maigre chance d'être publiée dans le prochain numéro.

Mais avant cela, j'aimerais connaître plus intiment mes futurs lecteurs. Qui êtes-vous chers amis, vous qui posez les yeux sur ma police, dénudant d'un regard torve le corps douze de ce texte. Puis- te tutoyer toi qui tiens ce journal entre tes mains tremblantes. Oserais-je te parler des fabuleuses aventures symbiotiques que nous allons vivre, toi confortablement assis au creux de ton fauteuil dans ton deux pièces montpelliérain, et moi divaguant dans la lumière blafarde de ma chambre de bonne en bord de Garonne. J'aimerais tant te connaître mieux, savoir ton prénom pour donner un sens à ce tutoiement ridicule censé nous rapprocher. Tiens, je vais t'appeler Laurent et Françoise. Et si par le plus grand des hasards vous vous trouviez à être plus de deux à tenir une copie de cette chronique, je vous laisse choisir votre camp, celui du chibre ou de la frisée défraichie.

Transition toute trouvée, je vais vous entretenir d'un sujet qui est loin d'être nouveau car ce phénomène prend ses racines au début du siècle précédent. En effet, la semaine passée je suis tombé sur un documentaire passionnant signé Arte que je conseille fortement à tout bon altermondialiste et anticapitaliste chevronné. « Prêt à jeter », c'est son nom, ouvre sur un bel et jeune informaticien Espagnol, même si cette accumulation qualitative peut surprendre, dont l'imprimante bon marché tombe en panne malgré la révision des 5000, les pneus neufs et la vidange.

Aguerri à ce genre de facéties et détenteur du savoir des sages de l'ère numérique, notre héros ne se démonte pas alors que son matériel défectueux, si.  Pratiquant sans vergogne une autopsie complète sur l'engin il ne parviendra cependant pas à en identifier la défaillance. Les puces à l'air, la machine se joue de lui et ricane. Piqué au vif, il se rend alors chez plusieurs réparateurs de ses connaissances afin de vérifier si l'imprimante peut faire l'objet d'une quelconque maintenance technique. Que nenni, lui répondent les spécialistes charlatans, au prix que coûte la réparation, mieux vaut envisager l'achat d'un nouvel appareil. Et là, bouffant l'écran, le moteur du siècle consumériste s'affiche en guise de sous-titre du film : « L'obsolescence programmée ». Une voix off nous explique comment tous les objets manufacturés depuis des décennies sont voués à une durée de vie limitée. L'objectif étant de renouveler les stocks pour pouvoir vendre toujours plus. Au début du vingtième siècle, un groupe d'industriels considérant que la durée d'éclairage des ampoules à filament ne favorisait guère  les ventes, décida d'imposer une espérance de vie standard de mille heures à l'ensemble des entreprises membres du consortium. Le résultat ne se fit pas attendre, en moins de quinze ans, les lampes se conformèrent à la nouvelle réglementation tacite, en même temps qu'on observait l'émergence des blagues du type « Combien faut-il de juifs pour changer une ampoule? » très en vogue dans ces périodes troubles d'antisémitisme mondain.

La société de consommation était née. D'abord copiée par les fabricants d'automobiles, cette pratique se généralisa à l'ensemble des produits de consommation au point qu'en pleine crise économique, certains penseurs souhaitèrent ériger cette nouvelle technique de vente en paradigme dogmatique afin de relancer la machine capitaliste en panne. Heureusement la guerre et le fascisme empêchèrent la loi de faire surface, et on préféra attendre quelques années de feu, de fer et de sang avant de faire renaître l'obsolescence programmée comme nouveau droit du consommateur imbécile à acquérir un objet complètement inutile et, de fait, rigoureusement indispensable. Cette idée tenace, qui pousse des millions de têtes de nœuds à se procurer le machin qui rendra jaloux leur entourage, a plus que jamais cours dans nos sociétés dites modernes et évoluées. Preuve en est les improbables files d'attentes de plusieurs heures que l'on peut voir aux portes d'entrées des magasins pourvoyeurs de technologies griffées d'une pomme croquée.

Les détracteurs de la désuétude planifiée ne manqueront pas de s'indigner de l'impact écologique de ce parangon capitaliste. Ce à quoi les adorateurs de Bernard London répondent que la solution réside dans l'invention humaine. Mouais. Faire confiance à l'évolution technologique pour régler le problème de la pollution c'est un peu comme confier à un pyromane le soin d'éteindre un incendie.

Ce constat fait, peut-on réellement reprocher à quiconque participant à cette mascarade leur aveuglement si l'on considère que l'obsolescence, programmée ou non, fait bel et bien partie de la nature humaine. Regardez bien derrière l'oreille de la jeune personne avec qui vous vous apprêtez à passer une nuit torride, et faites-moi croire que vous n'y voyez pas une date limite de consommation. Tout n'est qu'éphémère, et tant que nous pourrons nous débarrasser du surplus de déchets engendrés par ce modèle sociétal dans les poubelles du monde que représentent l'Afrique centrale et l'est de la Chine, tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes capitalistes. Que ferions-nous de nos ministres déchus ou de nos parlementaires gâteux, s'ils ne pouvaient plus faire des affaires avec les rois élus des plus pauvres des pays modestes. Il n'y a pas assez de place dans nos usines de retraitement politique que sont le conseil constitutionnel et l'académie française pour toutes les ordures que génère l'entreprise élyséenne. Et puis une Michelle Alliot-Marie, même de seconde main, c'est de l'entretien et des frais exorbitants. D'accord ça fait joli dans le salon avec un abat-jour sur la tête, mais comme toutes les vieilleries, ça s'esquinte et c'est très vite démodé.

samedi 5 mars 2011

Le travail c’est la liberté.


Bonjour à tous.

Monsieur Scarole est heureux. Depuis des décennies, il n’avait jamais ressenti telle félicité. Humble parmi les humbles, il avait toujours soif de reconnaissance, de se savoir apprécié de ses frères humains. Il fallut attendre la décision d’un groupe d’experts, subir une compétition acharnée et, il faut l’avouer, souvent déloyale, ainsi que des délibérations sans fin, pour qu'André Louis Scarole remporte ce prix qui allait changer sa vie et le placer sur un piédestal inébranlable. Cette récompense, seul succès d’une vie vouée à l’échec, allait lui être décernée, à lui et lui seul, pour l’ensemble de son œuvre. Pour son grand honneur, il deviendrait le lauréat 2010 du « Pire Métier Au Monde ».

Oh certes la bataille fut aussi féroce que les participants étaient pauvres et miséreux. Et, étant donné que le tournois se déroulait en pleine crise financière, leur nombre avait considérablement augmenté en comparaison des années précédentes, si bien que les organisateurs durent se résigner à mettre en place un système de qualification et de phase finale dans les différents pays concurrents. Afin de sélectionner la crème de la crème, et laisser une chance aux pays civilisés de concourir, on préféra organiser en parallèle les mondiaux du métier de merde pour tous les éclopés, invalides, et paralytiques et ce malgré les protestations de l’Angola, du Soudan et du Mozambique, arguant qu’aucun de leurs travailleurs ne seraient à même de participer à la compétition.

De fait, et pour contenter tous le monde, on fixa des règles strictes pour le déroulement du championnat international. Tous les athlètes devaient pour jouer :

-Recevoir un salaire monnayables ou en nature (le bol de riz et la viande séchée sont acceptés comme rétribution) supérieur à 3$ par jour.
-Avoir au moins trois heures de sommeil (par semaine).
-Ne pas avoir plus 30% de handicap. (Un jambe coupée est acceptable si le reste des membre sont intacts, une main équivaut un œil, les orteils ne comptent que si un des bras manque à l’appel etc…)
-Être majeur (plus de 6 ans) et ne pas avoir subit plus de quinze viols par années vécues (pour ne pas exclure les travailleurs de Singapour).

Ces quelques règles établies, chaque pays eut, à sa charge, le privilège d’organiser les tournois qui allaient permettre de découvrir leurs champions. On décida de plusieurs catégories : travailleurs du sexe, à la chaîne, dans le textile, dans l’agro-alimentaire, en traitement de déchets, individuel ou par équipe, sans espoir ou sans avenir ; de différentes disciplines : accomplir sa tâche aidé de coups de fouet, de ceinturon, ou de tisonnier chauffé à blanc, ou encore sous la menace d’une arme tenue par un garde surveillant depuis son mirador. Grande avancée, on décida même d’appliquer la mixité à la compétition. Bien sûr les femmes rechignèrent au début, mais sous la menace d’une arme on finit par changer d’avis.

Beaucoup de pays manquaient d’infrastructures pour accueillir les critériums nationaux. Fort heureusement, les mêmes ne manquaient pas de main d’œuvre et se servirent même de cette occasion pour organiser les premières qualifications durant la construction des stades. On se souviendra de grand moments, cette année, comme la très talentueuse équipe de mineurs chiliens, partie favorite pour le grand prix et qui, malheureusement, jeta l’éponge quand ses membres apprirent que leurs homologues chinois n’avaient certes pas battu leur record de temps passé sous terre, mais qu'ils n’auraient jamais l’occasion de pouvoir raconter leurs aventures et devenir riches et célèbres, contrairement à eux. Nous n’oublierons pas la tentative désespérée de l’Afrique du Sud, pendant l’organisation des Jeux Olympiques, qui interdit à ses compatriotes les plus pauvres de vendre le moindre sandwich pendant les événements. Le comité d’organisation du championnat des « Pires Métiers au Monde », dût sévir car il était stipulé dans l’article 37 du code que, et je cite, « tout compétiteur peut-être victime d’oppression, de dictature, de sectarisme racial, et menacer de mort pour l'accomplissement de son labeur, mais la performance ne doit pas être établie durant une autre compétition que celles organisées par la F.M.I. (Fédération Internationale des Métiers Insupportables) sous peine de disqualification ».

Toujours est-il qu’à l’issue des qualifications, André reçut le prix du « Pire Métier de France » décerné, on s’en souvient, avec émotion, par son dauphin et concurrent direct de l’époque, également ministre du travail : Eric Woerth. La France, outsider en ce début d’année, sut redorer ses gallons durant la saison 2010 grâce notamment aux performances sportives appréciables des entreprises anciennement publiques comme France Télécom, mais également grâce à son administration pénitentiaire qui a fait d’énormes progrès ces cinq dernières années. Songez qu’à présents il n’y a qu’un surveillant pour à peu près cinq détenus dans les prisons françaises… C’est moins qu’en Roumanie ou en Ukraine. Impressionnant n’est-ce pas?

Après s’être qualifié pour les mondiaux, André excella, non pas comme on pouvait l’imaginer, par ses performances, mais par la conviction qu’il avait d’être le plus misérable des participants. Malgré le fait d’être entouré des plus beaux spécimens d’exploités de la planète entière, notre vainqueur était persuadé que ses problèmes de quotas laitiers et de production de tomates au mois de février était bien plus important que ceux de son collègue chinois, affecté au point de croix de la manche droite de copies de chemises Lacoste depuis 45 ans et ce seize heures par jour. C’est ce qui a ému, autant que surpris le jury et emporté la décision d’attribuer à André Louis Scarole le prix du « Pire Métier au Monde ». Malheureusement, cet honneur devra lui être décerné à titre posthume puisque nous avons appris la semaine dernière le suicide d’André, deux jours avant la remise de la récompense.

Nous saluerons donc ce grand athlète qui a su convaincre autant qu’émouvoir, et qui a fait à nouveau de la France une nation au rayonnement international. Encore bravo André, et salut l’artiste.

mercredi 2 mars 2011

Vieilles crapules étatiques et toquées.


Bonjour à tous.

Depuis quelques temps, j’ai remarqué un phénomène récurent chez nos politicards de tout poil et de tous bords, mais qui concerne plus particulièrement les hommes et femmes au pouvoir. Ils ont une fâcheuse tendance à défendre leur collègue faisant l’objet d’une question d’un journaliste en disant l’exact contraire de ce qui est reproché à l’intéressé. Quelques exemples retenus ça et là au cours de ces derniers mois.

Quand Eric Woerth était dans la tourmente, risquant à chacune de ses sorties médiatiques de mettre en péril l’omerta qui pesait et pèse encore sur le financement de l’UMP, comment ses camarades et amis, si ces mots ont encore un sens, l’ont-ils défendu? Tout simplement en mettant en avant le caractère profondément honnête du chauve qui peut tout à Compiegne, et ce malgré les confondantes preuves du contraire qui s’étalaient chaque semaine à longueur de journaux. Au moment de se faire virer de Bercy, comme une secrétaire de direction polonaise du lit de DSK, le malheureux s’est vu crédité, de la part du chef de l’état, de son entière confiance et de son amitié.

Quand MAM a fricoté avec le bras droit financier d’un futur despote déchu pour se payer des vacances et faire l’acquisition d’une propriété pour ses parents dans un pays en pleine révolution, tout en survolant les émeutes de Jasmin qui allaient foutre dehors Ben Ali, surenchérissant dans le mauvais goût en disant qu’elle n’avait pas vu venir cet événement alors qu’elle était Ministre de Affaires Etrangère et que la Tunisie était un ancien protectorat Français, de quelle manière les défenseurs de MAM ont-ils tenté de mettre la poussière sous le tapis, pour reprendre une petite phrase chère à Nicolas ? Et bien tout simplement en scandant haut et fort que Michèle ils la connaissent très bien, qu’elle est compétente, qu’elle avait commis un écart - mais qui n’en fait pas? - et ainsi de suite. Tiens, celle-là n’a pas eu la confiance du Président quand elle partie. Etrange… Peut-être va-t-elle faire son come back d’ici peu en tant que danseuse du ventre à l’ambassade d’Iran.

Donc je résume, Fillon est au travail car c’est son président qui fait tout. Horteufeux n’est pas raciste puisque condamné pour injure raciale. Longuet a de l’expérience puisqu’il vient d’être cité dans l’affaire Karashi. Bertrand et Bachelot sont intègres parce qu’ils ont travaillé pour Servier. Estrosi, Woerth, Jouyet, ont toute la confiance du président parce qu’ils ne refoutront jamais les pieds dans un ministère, et Sarko est sûr d’être réélu car tout le monde, ou presque, le déteste.

Ha Longuet… Magistral! Deux jours à la tête d’un ministère et déjà mouillé. Il va être cité à comparaître dans l’affaire de l’attentat du car à chier de Karachi, comme l’a révélé hier Mediapart. Ca c’est de l’efficacité. Non mais là, y'a même pas de vanne à faire tellement c’est drôle. Et triste aussi. Ben oui, le mec débarque au gouvernement après avoir chouiné comme une pucelle pour décrocher quelque chose, son CV est tellement vérolé de conneries en tout genre que ça allait être du pain béni, oui oui, pendant des semaines, et voilà que ce boulet premium risque de nous être enlevé plus vite que la culotte de Lady Gaga pendant un concert, sous prétexte d’être impliqué dans cette sombre affaire de rétro-commissions. Sur qui on va se rabattre nous, les chroniqueurs? Parce que Juppé, on en a déjà fait le tour lors de son précédent mandat de Premier Ministre, Fillon ne sert à rien comme l’ensemble des membres du gouvernement. Alors, certes, du coup Sarko canalise les tirs mais bon, au bout de la vingt-cinq millième blague sur les nains on commence à se lasser. Longuet c’était un peu le dessert sur la cerise du gâteaux de fiel et de gerbe que représente le quinquennat de Sarkozy. Et ces salauds de journalistes le mêlent en moins de deux à ce scandale. Pas sport… Laissez-en un peu pour les autres merde…

Pour finir et rendre hommage aux vingt ans de la mort du plus tabagique des auteurs compositeurs interprètes, je destine ces quelques vers à toute les vieilles enflures citées plus haut :

J' s'rai content quand tu s'ras mort
Vieille canaille
J' s'rai content quand tu s'ras mort
Eh, vieille canaille
Tu ne perds rien pour attendre
Je saurai bien te descendre
J' s'rai content d'avoir ta peau
Vieux chameau

On te mettra dans une tombe
Et moi, j'irai faire la bombe
Je me saoulerai, vieille canaille
À coups de p'tits verres d'eau-de-vie
La plus belle cuite de ma vie
Sera pour tes funérailles
Vieille canaille !

mardi 1 mars 2011

La Journée des Français s'enrachine.


Bonjour à tous.

Aujourd’hui se tient la seconde édition de la journée sans immigrés. Alors qu’est-ce qu’elle a de spécial cette journée? Et ben c’est un peu comme la journée sans voiture ou celle sans tabac, ou encore celle des femmes, pendant 24 h on se débarrasse de tout ce qui nous pollue l’atmosphère, nous rend malade, ou nous insupporte, aussi bien au niveau du bruit que de l’odeur. Du coup je ne saurais que trop conseiller à ceux qui, comme moi ou Monsieur Balkany, profitent des services d’une quantité non négligeable de sans papier en tant qu’hommes et femmes de maison, de tous les enfermer à double tour dans la cave ou dans le garage avec un bol de flotte, et d’en profiter pour offrir leur place laissée vacante à du personnel tout aussi pauvre et nécessiteux, mais français bordel de merde!

Donc le message est on ne peut plus clair, les portos, les ritals, les bicots, les roumains, les espingouins, les chinetoques, et les rosbifs résidents sur le territoire, vous la mettez en veilleuse pendant une journée, histoire que les français de souche puissent enfin profiter de leurs semblables. Attention cependant, que les choses soient claires, vous continuez d’aller bosser hein ? Non parce qu’il faut bien faire tourner la boutique quand même. Mais vous le faites en silence, discrets, dans l’ombre, sans vous plaindre. Oui, c’est ça, comme d’habitude. Et surtout par pitié, si vous faites les 3-8, ne laissez pas sonner le réveil à quatre heures du matin, ça désobligerait les bons français qui eux ne se lèvent qu’à neuf heure. De même avec les éboueurs, est-il bien nécessaire de passer si tôt, faites un effort sur les horaires ou prenez au moins soin d’alterner entre une poubelle de carton et une de verre pour amortir le bruit, que diable.

Bon en tout cas, aujourd’hui on ne parlera plus d’immigration choisie ou non, ou encore de flux migratoires incontrôlables. Car, outre le fait que Brice Hortefeux échange son costume de premier flic de France contre celui, plus austère, de premier lécheur de pompes présidentielles, si l’on ne voit plus les immigrés, c’est qu’il n’est nul besoin de parler d’immigration. Imaginez un peu, on serait obligé de parler de problèmes de fond: de l’écologie, du système économique défaillant, de l’école qui tient plus debout, de la justice qui se déséquilibre, des conflits d’intérêts, de la réforme de nos institutions pour que les technocrates, une fois élus, gardent une oreille attentive à ce que pense le peuple. Alors certes, les étrangers nous rendent des services inestimables mais je pense que ce serait leur rendre un service que d’arrêter de parler d’eux et d’enfin les inclure dans "nous".

International maintenant, on apprend que les chinois commencent à prendre exemple sur les pays arabes en ébullition et procèdent à des manifestations qui heureusement passent totalement inaperçues vu qu’en proportion 50 morts chez eux ne représente même pas une blessure à la cuisse en Tunisie. Bien heureux de fêter l’année du lapin, le pouvoir en place va pouvoir tirer sur les foules revendicatrices sans risquer grand chose. En comparaison, le serpent, le tigre ou le dragon ont la désagréable habitude de mordre ou de griffer quand on les met en joue, alors que le lapin quand il se fait tirer se met en civet, certainement par réflexe atavique. D’ailleurs, la révolte de Tien’anmen s’est tenue durant l’année du serpent. Grâce à ma logique sans faille je peux donc vous prédire que les événements qui secouent le pays du soleil levant ne risquent pas d’ébranler le régime en place.

Toujours en bref, la bataille des égos et des mesurages de quéquettes ministérielles a commencé entre Fillon et Juppé. Chacun y va de sa petite phrase pour savoir qui a la plus grosse. Le premier annonce que le second sera beaucoup moins présent à Bordeaux pour s’occuper de ses administrés à cause de son nouveau poste au Quai d’Orsay, ce dernier lui répond que les SMS et le téléphone suffisent largement à gérer les problèmes de la ville. Oula, j’imagine d’ici le tableau, ils vont être content les Bordelais d’avoir pour Maire un I-Phone. Le contraste avec leur précédent représentant va sans dire. Et puis on a beau dire mais les relations à distance c’est pas ce qu’il y a de plus simple pour garder le contact. Peut-être qu' Alain devrait demander à Dominique ses secrets pour avoir l’air aussi présent malgré son absence. En tout cas j’espère qu’il ne prendra pas les conseils auprès de Nico car lui à l’inverse, plus il se montre moins on le regarde.

Pour finir, je vous propose un petit jeu. Essayez de voir quel pays a visité un membre du gouvernement pendant ces trois derniers mois et prenez les paris sur le prochain peuple qui parviendra à renverser son dictateur. Étrange coïncidence n’est-ce pas ? Michèle Alliot-Marie passe ses vacances en Tunisie, Ben Ali fout le camp, François Fillon choisit l’Egypte et c’est au tour de Moubarak de mettre les voiles, et maintenant on apprend qu’Henry Guaino s’est payé un aller-retour en Lybie pour la Saint Sylvestre. À mon avis, si l’on suit la loi des séries, Kadhafi n’a qu’à bien se tenir et préparer ses bagages. J’espère qu’aucun dirigeant français n’a passé ses vacances en métropole, imaginez un peu le bordel si, en plus d’avoir un gouvernement incompétent, un État volatile et une économie faiblarde, on devait se farcir une révolution. Et puis avec un peu de bol, ces pays nouvellement civilisés proposerons l’aide de leur police ou de leur armée pour maintenir l’ordre et la discipline dans notre pays en crise. Ce serait un juste retour des choses de la part de ces nouvelles démocraties populaires à l’attention de notre république sclérosée. Non?