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jeudi 16 juin 2011

De bas canal à bac annal.

Bonjour à tous.
Depuis 8h ce matin ont débuté les épreuves du baccalauréat général et technologique avec, comme toujours, la philosophie en guise d'apéritif. Je n'ai jamais bien compris pourquoi on avait choisi de commencer ce marathon de régurgitation d'informations pré-machées et sans intérêt, par la plus inutile des sciences qui, je vous le rappel quand même, nous a offert en héritage Luc Ferry, BHL et Alain Finkielkraut.
Alors comment ne pas en vouloir à cette grande Sophie qui nous enfile haut?
Outre le fait d'être la cause de la renommée des trois guignols cités plus haut, elle ne fut pour moi que synonyme de céphalées chroniques insupportables étant donné que mon prof de l'époque, un erotophile amateur de cigarillos, n'hésitait pas nous faire rentrer dans le crâne, au propre comme au figuré, les oeuvres complètes de Kant dès que son dos tourné engendrait un brouhaha. Ce qui m’a frappé dans « La critique de la raison pure » c’est avant tout la quatrième de couverture du bouquin qui venait souvent s’échouer sur l’arrière de ma tête dès que je préférais griffonner sur ma page de cours plutôt que d’écouter les délires platoniques d’un puceau germanique.
Malgré tout, j'adorais mon prof. Déjà parce qu'il clopait plus que nous, transformant chacune de ses interventions hebdomadaires de quatre heures en succession de pauses plus ou moins longues suivant les sujets que nous nous plaisions à aborder pendant nos séances d'assouvissement du besoin de succion. Je me plaisais à croire que les véritables cours se déroulaient à l’occasion de ces moments privilégiés de discutions. Ensuite, en dépit de mon aversion pour l’écriture et pour la réflexion stérile à coup de citation de gens célèbres certes mais quand même vachement mort depuis longtemps et ce, pendant quatre longues heures le cul vissé sur une chaise inconfortable, j’ai quand même réussi à décrocher fièrement un sept sur vingt ce qui prouve que ce monsieur n’avait pas été si mauvais que cela, ou bien que le correcteur avait un coup dans le pif. Comme les deux solutions me semblent aussi probable l’une que l’autre, je pencherais pour celle qui me donne un minimum de crédit.
Aparté faîte, la question reste entière. Pourquoi la philo au début ? Pourquoi pas les maths, les langues vivantes, l’histoire, ou la géographie ? Y-a-t-il plus de chance que les demeurés qui s’habillent comme des sacs, baisent comme ils pensent, c'est-à-dire, vite et mal, et qui se retrouvent devant leurs copies après une nuit angoissante passée à se tirer sur la nouille ou à fourrer leurs doigts en des endroits que la morale réprouve pour trouver un sommeil lourd ne soit touchés par une grâce quelconque en découvrant le papier rose sur lequel sera inscrit une phrase et demi à partir de laquelle ils devront disserter pendant une flopée de pages anonymées ?
Cela dit ce mystère en cache un autre, pourquoi autant d’imbéciles se précipitent tous les ans pour décrocher ce diplôme qui ne vaut plus rien ? J’entendais encore ce matin les sempiternels micro trottoirs d’avant épreuve, dont se repaissent les médias, avec la ribambelle de couillons qui, ne sachant quoi dire à la pauvre journaliste de deux ans leur ainée qui tendant son micro, ne se privent pas pour autant de sortir leurs laïus sur l’importance du diplôme, et gnagnagna la carrière professionnel, et prout l’entrée dans la vie active, et que je va faire des études moi m’dame pour en gagner plein d’la tune t’as vu.
N’ont-ils pas remarqué, ces chères têtes de nœud, que leurs parents sont au chômage, que leur grands-parents ne passeront pas l’été si la pénurie d’eau persiste, que Hulot va gagner les primaires d’Europe Ecologie Les Verts, que la planète par à volo, que leur diplôme n’a pas plus de valeurs que le bout de cellulose dont je me suis servi pour m’essuyer les fesses ce matin, et que finalement, ce jour maudit où ils auront commencé à se croire grands forts et intelligents parce qu’une bande de petits faibles et cons ont signé à côté de leur nom sur un bout de papier, ne marquera que le début des emmerdes, la fin de l’insouciance et la lente agonie vers une décrépitude certaine.
Allez donc, jeunesse de France, vos diplômes à la main, chercher du boulot leur cœur remplit d’espoir vespéral au soir des résultats, vous m’en direz des nouvelles !

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