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mardi 28 juin 2011

Ronde de nuit.


Bonjour à tous.
Toulouse est singulière par bien des aspects. C'est à ma connaissance la seule ville rose du monde à subir une telle concentration de macho. Il n'y a qu'à voir la réaction de certains mâles en manque d'amour chaque fois qu'il me prend l'envie de porter une robe d'été légère en mousseline et de faire claquer mes talons hauts italiens sur le bitume surchauffé. A force d'essuyer les regards pervers et les sifflements évocateurs de ces pithécanthropes masturbateurs, j'en suis réduit à dissimuler mes atouts féminins, que j'ai acquis à grand coup de traitements hormonaux et de chirurgies plastiques onéreuses, sous les t-shirts amples et les jeans mal taillés de mon ancienne vie.
Mais laissons donc de côté les métaphores moroses et les métamorphoses ratées, et revenons plutôt, bon chien, à nos préoccupations primaires mais pas socialistes, c'est déjà ça de prit. Pour ceux qui ne suivent pas avec assiduité les chroniques haineuses que je distille, je ferais un bref rappel des épisodes précédents, en espérant que les deux du fond suivent cette fois-ci.
J’ai déjà à maintes reprises soulevé les différentes tentatives de l’actuelle mairie, menée par Pierre Cohen, de faire de ma chère ville belle et rebelle, une espèce de caricature d’elle-même en interdisant de péter sans permission préalable jusque dans les appartements des administrés. Au menu des réjouissances déjà appliquées : la mise en place de l’Office de la tranquillité, sorte de milice traquant les nuisances de voisinage et les petites incivilités quotidiennes et permettant aux plaignants de conserver l’anonymat de leur délation ; l’embauche d’un groupe de personnes dénommé les chutteurs, qui ont pour objectifs de rendre silencieuse les rues toulousaines en se mettant le doigt sur la bouche et le balais en un endroit plus fait pour l’expulsion que pour l’insertion ; l’interdiction de la musique sur les quais de la Daurade et l’intolérance de cette dernière dans les cafés et restaurants qui n’ont pas eu les moyens d’insonoriser correctement leur gargote ou de graisser la patte aux pontes municipales ; la mise en garde à vue de plusieurs personnes pour avoir chanter « L’Hécatombe » de Brassens devant les forces de police qui ne goutent guère l’humour sarcastique mais, chose étrange, semblent néanmoins capables de comprendre, malgré leur vocable limité, une chanson à texte n’émanant pas de Michel Sardou.
Voilà donc pour les exploits réalisés par la mairie socialiste depuis les dernières municipales. Car là est la véritable incohérence. N’ayant que peu vécu sous l’égide de la précédente administration dirigée par Dominique Baudis, j’ai fait moi-même un sondage auprès de mes amis se disant toulousains sur les mœurs policières et les coutumes administratives des anciens de la mairie de droite. C’est une étude qui vaut celles de la Saufres eu égard à l’échantillon représentatif que j’ai choisit : 6,943 personnes. Ben oui, une simple règle de trois m’a donné ce chiffre qui peut sembler dérisoire mais comme l’institut de sondage reconnu se permet d’interroger 1000 personnes sur 63 millions et de faire comme si ça voulait dire quelque chose, je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas une simple conversion sur les 439 550 habitants que compte Toulouse en ayant le même crédit. Merde alors !!!
Bref, aux dires de mes copains, la précédente mairie était beaucoup moins regardante sur les dépassements de décibel et n’hésitait même pas à promouvoir autant que possible les arts et spectacles dans la ville et pas seulement dans l’intimité des salles de concert trop chères pour que le bon peuple puisse s’y cultiver. Salauds de socialistes, ils arriveraient presque à me faire regretter la droite…
Le courroux qui m’anime tient à une nouvelle lubie. Cohen a fait voter en fin de semaine dernière un arrêté municipal interdisant à présent la consommation d’alcool sur la voie publique. Sont clairement visé trois places du centre ville, cibles privilégiées des censeurs de joies, j’ai nommé Saint Pierre, La Daurade et Les Tiercerettes. Outre le fait que cette mesure vient s’ajouter à un panel aussi loufoque qu’inefficace, cette prohibition light sera évidemment inapplicable ailleurs qu’aux trois spots sus cités qui font déjà l’objet d’une surveillance accrue des forces de l’ordre tant les plaintes sont légions dans ces lieux de fêtes. D’autant qu’il sera malvenu, quand un contrevenant se fera inévitablement confisquer sa boisson, que le policier qui pratique l’acte répressif soit dans un état plus lamentable que son interlocuteur. En même temps, si vous aviez la possibilité d’embarquer la picole de n’importe qui, faîtes moi croire que vous vous en colleriez pas un sous la cravate.
Donc reprenons, nous avons une ville qui affiche partout où elle en a l’occasion son amour de la musique qui déteste les musiciens et qui se vante d’être fêtarde tout en interdisant boissons, musiques et bars dans ses rues, une mairie de gauche actuelle plus inflexible qu’une de droite passée et des quantités de quartiers toujours qualifiés de populaires habités par des bobos fades et sans saveur, incapables de supporter le moindre bruit qui pourtant précédait, et depuis longtemps, leur installation en ces lieux.
Pour paraphraser la Mano Negra qui faisait le même constat que moi, il y a presque vingt ans, lorsque Chirac « nettoya » les rues de Paris de la racaille punk de l’époque :
« Toulouse se meurt aujourd’hui,
De s’être donné à un bandit
Un salaud qui lui a pris ses nuits blanches, 
Toulouse la nuit c’est fini,
Toulouse va crever d’ennui,
Toulouse se meut rendez-lui ses nuits blanches.»

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