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jeudi 22 avril 2010

Les policiers ont-ils une âme?


Cette question hante les jours et les nuits de bon nombre de délinquants qui n'ont rien trouvé de plus intelligent à faire qu'à se prélasser dans la fainéantise la plus assidue à l'intérieur de nos belles prisons qui sont aussi exemplaires du point de vue de la qualité de vie que de la sécurité et n'ont rien à envier aux geôles de la jungle bolivienne ou aux cachots afghans. A la différence près que le cachot comme la geôle permettent aux détenus de s'exprimer de temps à autre pour montrer que les négociations avancent.
Alors, comment répondre à cette question qui brûle aussi bien les lèvres des femmes qu'elle ne chatouille la curiosité de l'homme.
Pour commencer, il nous faut un policier, pour cela trois techniques s'offrent à vous :

+La première, faites vous agresser/violer/dérober un objet précieux, et appelez le 17. Vifs comme les Claires, deux à trois représentant de l'ordre se rendront à votre encontre dans les trois à quatre heures suivant votre appel à l'aide. Une fois la plainte déposée, profitez-en pour les inviter à prendre un café/thé/cognac dans lequel vous aurez au préalable déversé un puissant somnifère et le tour est joué !!

+La seconde technique : munissez vous d'une guitare blindée de stickers alter mondialistes, d'un chien odorant, d'un chapeau miteux, parez vous de votre plus belle barbe de quinze jours et installez vous dans un quartier réputé pour sa tranquillité. Une fois votre place choisie, hurlez aussi fort que vous chantez faux en vous aidant de l'instrument que vous aurez pris soin de désaccorder allègrement. Si vous ne disposez pas d'accordeur ou de diapason, laissez allez votre instinct. Si les résidents sont munis de leur sonotone et en moins de temps qu'il ne faut à un homme politique pour retourner sa veste, ou à un chroniqueur de la présente émission pour se soulager sous la table du studio, s'étaleront devant vos yeux ébahis trois magnifiques voitures de police municipale remplies à ras la gueule de fonctionnaires en bleu de travail.
Gérez avec diplomatie l'incident tout en repérant le moins haut gradé et le plus chétif de vos interlocuteurs. Lancez-vous dans une discussion passionnée sur les nécessités d'un état de droit avec l'agent minus préalablement identifié pour faire en sorte qu'il se sépare du troupeau.
Une fois la proie isolée, foutez-y un coup de guitare à la gueule et préparez-vous à courir vers le laboratoire de vivisection le plus proche avec sous le bras votre sujet d'expérience.
Au passage, pensez à vérifier avant cette opération risquée qu'un tel établissement existe à proximité de votre forfait pour vous éviter frais de justice exorbitants et tabassage en règle qui sont les deux mamelles du droit français.

+Dernière technique : parsemez l'itinéraire d'une ronde de deux troufions municipaux de quelques graines (maïs, blé, orge..) dont ces cons d'animaux raffolent. Pendant qu'ils picoreront, placez-vous derrière une poubelle dans une rue sombre un fusil hypodermique à la main et tirez à vue.
Si par malheur, les graines n'ont pas l'effet escompté, demandez à un complice d'origine étrangère, de préférence noir ou maghrébin, affublé d'un accent à couper au couteau et d'un patronyme à coucher dehors, qu'il serve d'appât et répétez l'opération sus-décrite.
Le bonus serait d'avoir prévu suffisamment de seringues tranquillisantes pour endormir votre complice à la suite des deux agents. Vous pourrez ainsi lui placer judicieusement le fusil entre les pattes pour vous dédouaner des éventuelles poursuites judiciaires.

A présent que vous disposez d’un flic en complet bleu, il ne vous reste qu’à vous procurer le matériel nécessaire à la vivisection de votre sujet (en vente chez tous les bons bouchers) afin d’y chercher (et pourquoi pas d’y trouver), ce qui fait de l’Homme un être capable de tuer son prochain sans sourciller, tout en ayant des scrupules lorsqu’il ne finit pas son assiette de charcuterie alors qu’il est en surcharge pondérale, et qui a su, au temps béni de l’inquisition, remettre au goût du jour le barbecue d’impies sur bûcher que les nazis ont contrefait de façon éhontée dans un patelin du Haut Limousin, j’ai nommé l'Âme.

Mais qu'est-ce que l'Âme, me direz-vous ? Étant inculte et athée, je m'en suis allé consulter le seul livre que personne à ma connaissance n'a jamais pu lire de bout en bout à savoir le dictionnaire. Donc selon Larousse :

« Âme, nom féminin. Principe de vie, de mouvement et de pensée de l'homme, différent de l'esprit, conçu comme activité intellectuelle et fréquemment opposé au corps, du moins dans la tradition judéo-chrétienne.
En littérature, siège de l'activité psychique et des états de conscience de quelqu'un, ensemble des dispositions intellectuelles, morales, affectives qui forment son individualité, son moi profond. »

L'âme peut prendre des formes diverses. Selon la croyance populaire, l'âme se distingue de la citrouille par deux caractéristiques diamétralement opposées :

-La première arbore une teinte orange insultante aux daltoniens alors que la seconde serait d'une couleur blanche, aux reflets bleutés ou rosâtres suivant qu'il s'agisse de l'âme d'un connard de droite ou d'un incapable de gauche.

-La citrouille germe sans qu'on lui demande son avis et pousse allègrement dans les jardins de nos retraités, alors que l'âme ne plante ses racines qu'au corps de l'Homme et lui permet de manger, boire, chier, et baiser en se convainquant que sa vie a un sens.

Or donc, muni de ces multiples définitions et des outils chirurgicaux essentiels à la recherche animiste intra-policière de qualité, nous pouvons entamer l'expérience.
Commencez par déplumer la volaille en lui retirant un à un ses différents attributs ; arme à feu, taser, flash ball, sifflet, gants noirs pour faire comme les américains, uniforme et sous-vêtements.
La pauvre bête va souffrir atrocement durant les opérations, c'est pourquoi il sera préférable au préalable de lui arracher la langue avec un tisonnier chauffé à blanc ainsi que de lui crever les yeux pour que le malheureux ne voie pas sa misère.
Laissez-lui les oreilles et la queue car ce n'est pas une corrida.

Attachez le cobaye à la table d'opération et sodomisez-le sobrement. Jouissez sans faire de vague à l'âme qui pourrait s'échapper par un orifice non obstrué. Pour séparer le corps de l'âme, découpez en petits quartiers le gallinacé et passez le tout à la centrifugeuse.
Attention, veillez à ce que le sujet soit éveillé et parfaitement conscient pour ne pas le voir rendre l'âme au Dieu à qui il l'avait empruntée.
Si vous retrouvez dans les débris de corps une facture signée en lettres de sang, c'est certainement que le pauvre bougre aura vendu son âme au diable. Si aucune fumée vaporeuse ne s'échappe du récipient vous pourrez conclure que l'uniforme de dispense pas de conscience mais n'implique pas nécessairement d'avoir une âme.

Pour des raisons statistiques, répétez l'opération sur un large panel de représentants de l'ordre afin de vérifier vos allégations.

Amis de la science, on savait que la conscience habille le corps de l'Homme, mais ce que l'on ne sait que peu, c'est que l'âme est tailleur.

1 commentaire:

Catherine a dit…

hey petit obsédé des orifices non obstrués, c'est très très bien tout ça...
bonne journée!

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