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lundi 17 janvier 2011

Dès qu'y a intermède, y a tords.


Bonjour à tous.

Non. Non non non et non. Je ne vais pas me ruiner la santé à chaque fois qu'un scandale d'état semble poindre le bout de son groin immonde.
Déjà que j'y ai largement fait allusion lors mes précédentes chroniques, je ne vois pas pourquoi je consacrerais une ligne de plus à cet épisode médico-politique qu'est le Médiator.
A moins que vous insistiez.
(Tous en cœur)"OUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIII !!!"
Bon.

Le médiator, de son petit nom chlorhydrate de benfluorex, est un médicament des laboratoires Servier déposé en 1976 qui était destiné aux diabétiques pour réguler leur taux lipidique.

Je conviens que cette introduction fastidieuse puisse rebuter une grande majorité des lecteurs et auditeurs de cette chronique mais quand on parle de quelque chose autant être précis. Et puis il ne me sera pas souvent donné l'occasion d'utiliser deux fois le terme de chlorhydrate de benfluorex dans une de mes tribulations alors autant en profiter.

Mais vous me direz : "On te voit venir avec ton chlorhydrate de benfluorex par-ci, ton chlorhydrate de benfluorex par-là, c'est rien que pour avoir l'air intelligent en balançant une flopée de termes latino-diarrhéiques qui n'ont d'autre but que de te faire mousser."

Oui. Je terminerais donc ce préambule en vous assénant que le Médiator était prescrit en tant qu'hypolipidémiant pour des patients souffrant d'hypertriglycéridémies.

Ce médicament, si l'on peut encore l'appeler ainsi, aurait coûté la vie à pas moins de 500 pauvres bougres qui l'utilisèrent hors de la posologie adaptée.
Évidemment, et comme pour toute manifestation de chiffres, statistiques et sondages, le laboratoire Sevier, par la voix de son patron, s'est empressé de contester le macabre décompte en proposant une estimation somme toute plus raisonnable du nombre de victimes.

Trois. Et non je ne déconne pas. Trois morts seulement. Non mais sans rire, on se croirait dans une manif marseillaise en plein conflit des retraites.
Peut-être que ce cher Jacques Sevier, dirigeant des labos éponymes, apprit à compter sur les mêmes bancs que les statisticiens du Pôle Emploi ou des forces de police.
J'imagine la scène :
Le prof : «- Alors monsieur Sevier, interro surprise. Combien avez vous de jambes ? »
Jacques : « - Euh.. Ben.. je dirais deux ?
- Mais non !!! Je sais bien que vous n'étiez pas là la semaine dernière pour d'obscures raisons de Légion d'Honneur, mais ça fait des mois que nous sommes sur cette leçon. Vous devriez vous en rappeler ! Combien étaient les 3 mousquetaires ?
- Facile, 4.
- Oui mais là je vous ai aidé. Combien avez-vous de doigts ?
- Euh.. 6.
- Allons, vous pouvez mieux faire.
- 0,03.
- Bravo !! »

Monsieur Servier, si au hasard d'un prochain cours, l'examinateur venait à vous demander le nombre de vos couilles, laissez-moi répondre à votre place : aucune.

Toujours est-il que le Médiator vient de rentrer dans la famille restreinte, mais de plus en plus conséquente, des médicaments qui tuent. Pour sa défense, le pharmacologue accuse les médecins qu'il a lui-même formés depuis 20 ans d'avoir prescrit l'anti-machin chouette comme coupe-faim. A ce compte-là le Twix est tout de même moins préjudiciable, et permet de n'être qu'à deux doigts de l'obésité au lieu de se retrouver six pieds sous terre avec pour seul repas pour l'éternité des racines de pissenlits.

Au moment des faits, tout va très vite. Le gouvernement annonce que les patients atteints seront pris en charge par la Sécurité Sociale. Cette dernière refuse et demande que Servier prenne sa part de responsabilité dans cette affaire. Ouverture d'une enquête qui porte ses fruits étonnamment vite malgré les efforts sans pareils pour foutre à poil la justice ces dernières années. C'est vrai qu'une aveugle à poil c'est toujours plus facile à dépuceler. Là dessus, on s'aperçoit que l'inefficacité et la dangerosité du Médiator était prouvée depuis 1995, mettant en cause l'ensemble des ministres de la santé en poste qui ont signé l'autorisation de remboursement à taux plein de la pilule assassine.

Parmi les plus récents Roseline Bachelot et Xavier Bertrand. Ce dernier, en poste depuis le remaniement, et qui doit le regretter amèrement, s'offusquait au déclenchement de ce barouf de l'insinuation d'un journaliste à son égard sur sa possible mansuétude concernant le produit incriminé, fourni par un grand ami de son patron. Et revoilà le même, quelques jours plus tard, qui revient au micro de la même station, la queue entre les jambes, réclamant que la lumière soit faite et promettant qu'une loi sera votée.

Quand je vois la gueule, et surtout la masse informe, des deux derniers ministres chargés de la santé, j'en viens à regretter que leur médecin traitant ne leur ait prescrit du Médiator par paquet de douze, à s'envoyer par le trou de balle qui, chez le politique, désigne l'orifice buccal vu le fiel qui en émane, afin de soigner leur embonpoint. Histoire qu'à l'heure qu'il est, les malheureux usagers du chlorhydrate de benfluorex puissent être accompagnés de la présence de leurs bourreaux par procuration, réconfort maigre de leur trépas éternel.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Désolée de poster ici, je vais être hors sujet, mais j'ai la flemme de m'inscrire sur myspace et la flemme de chercher où exactement poster ça...

Voilà, j'ai écouté vos titres sur myspace, et je dois dire que j'ai été surprise. En effet, je m'attendais à un groupe de plus, chiant comme la pluie et con comme la lune, basé sur des "je souffre de douleur" ou "je t'aime, mon amour, sur la plage, à mourir".
Mais nada !
Bon, bien sûr, j'étais déçue, je me préparais à me foutre intérieurement de ce énième groupe génération star ac', et j'ai été réduite à écouter religieusement les chansons qui s'offraient à moi...
J'ai apprécié, et pourtant, cela fait bien longtemps que je n'écoute plus ce genre de musique... Et je crois que ça me manquait.
J'attends la suite avec plaisir, ces quelque notes m'ont fait du bien je dois dire, surtout "dans les silences".

Bonne continuation.

Aiphix a dit…

Et bien tout d'abord merci pour le commentaire même s'il n'était pas destiné à ce site.
Pour la suite des chansons il faut guetter le myspace, certain nouveaux titres vont arriver dans les mois à venir.
Mais sinon vous pouvez toujours vous délecter de ces textes acidulés que je dépose régulièrement sur le présent blog.
Enfin, très chère anonyme, oui j'ai mis chère au féminin car je vous sais surprise et déçue, je vous invite à venir nous voir en concert pour apprécier d'autant plus notre travail.
A l'occasion d'un passage dans le Sud peut-être?
Cordialement.
Chronicoeur Haineux

Anonyme a dit…

Qui sait, un jour, peut-être.

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