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vendredi 4 novembre 2011

Un de plus en trop.


Bonjour à tous.
Que les choses soient claires, je n'aime pas beaucoup les humains. Je tolère déjà à peine les quelques représentants de cette espèce qui constituent mon entourage proche. Quant aux autres, les connaissances, les copinages volages et les échanges futiles, je les supporte à la hauteur de ce qu'ils peuvent me rapporter. En bon enfant du libéralisme des années 80, j'estime que la valeur d'une relation est indexée sur le gain que je peux en tirer.

Mais n'allez pas croire que je sois incapable d'entretenir avec autrui les discutions de comptoir qui forge la camaraderie désintéressée si chère aux communistes, voir aux partisans du Front de Gauche. La preuve, je vous offre hebdomadairement mon avis sans que vous me l'ayez demandé et réponds volontiers à la pléiade de commentaires et de lettres d'humour enflammées que suscite l'étalement sans vergogne de ce que je pense sur la place publique.
Cependant, une différence notable sépare ceux que je côtoie par les ondes et les mots de ceux que je renifle à longueur de journée. Les premiers ne sont que fantômes sans visage tandis que je ne peux plus sentir les seconds à force de les avoir dans le pif.
Alors comment? Comment pourrais-je t'aimer toi le quinquagénaire qui me fait face et qui, non content d'arborer une chemise au motif improbable ainsi qu'une tête bourrue surmontée de sourcils à faire pâlir de jalousie la moustache de ma concierge portugaise, ose feuilleter les pages du magazine Le Point, dont on souhaiterait que ce dernier soit final dés la couverture pour nous épargner un mois d'articles ayant déjà, de fait, un mois de retard.
De quelle abnégation sans borne devrais-je être capable pour pouvoir ne serait-ce qu'adresser la parole aux trois dindes décérébrées, fleurant bon le décapant à four, le débouche chiottes ou tout autre produit de beauté sensé ravaler leur façade rendue chaotique par les pustules hormonaux de leur adolescence tout aussi tardive qu'attardée, et qui gloussent dans mon dos dés qu'un cuistre entre dans la rame en portant un accoutrement hors des standards de la mode que ces greluches vénèrent comme autant de veaux d'or.
Expliquez-moi donc comment un misanthrope comme moi pourrait en avoir quelque chose à foutre de la sept milliardième créature humanoïde qui peuple cette planète alors qu'avant sa naissance, je ne faisais déjà que peu de cas des six milliard neuf cent quatre vingt dix-neuf million neuf cent quatre vingt dix-neuf mille neuf quatre vingt dix-huit autres qui la précédèrent.
Mais pourquoi six milliard neuf cent quatre vingt dix-neuf million neuf cent quatre vingt dix-neuf mille neuf quatre vingt dix-huit et pas six milliard neuf cent quatre vingt dix-neuf million neuf cent quatre vingt dix-neuf mille neuf quatre vingt dix-neuf me direz-vous? Et bien c'est simple, sept milliard moins deux, la nouvelle pouponne et moi-même, égale six milliard neuf cent quatre vingt dix-neuf million neuf cent quatre vingt dix-neuf mille neuf quatre vingt dix-huit, bande de handicapés algébrique que vous êtes!
Encore que, je ne suis pas tout à fait honnête. Parmi les sept milliard et des poussières d'individus que compte désormais notre planète, il y en a d'autres que ma personne qui trouve grâce à mes yeux, à commencer par celle qui supporte mes délires comptables morbides en plus de mon humour très approximatif. Mais ce n'est pas tout, j'épargnerais également les parents proches de la sus-dites partageuse de lit conjugale, déjà, parce que je n'ai pas le choix, rapport au fait qu'on ne choisit pas la famille de celle qu'on aime, mais qu'ensuite ce sont des gens formidables au patrimoine (culturel) considérable.
D'autres encore méritent ma clémence, parmi lesquels quelques amis chers dont certains sont hors de prix puisqu'amateurs de houblon brun qui pétille. Ou bien encore des artistes que j'aime et qui n'ont pas eu l'outrecuidance de mourir avant d'avoir la chance de me rencontrer. Egalement, ceux de ma famille qui se souviennent toujours de moi malgré un Alzheimer précoce et à qui je ne fais pas encore la gueule, et, pour finir, vous, chers lecteurs/auditeurs de cette fameuse chronique dans lesquels j'inclus volontiers mes collègues en subversions radiophonique de Pêchebusque qui continuent de croire en moi sans que je n'eus jamais à leur envoyer quelque messie que ce soit pour porter ma bonne parole, étant donné qu'avec un home studio potable et deux bouts de ficelle, on peut aisément se faire rapidement entendre sur des kilomètres d'onde.
J'arrondis donc à la dizaine la quantité d'âmes qui peuvent bien brûler dans les flamme de l'enfer sans m'émouvoir et obtiens le chiffre de six milliard neuf cent quatre vingt dix neuf million neuf cent quatre vingt dix neuf mille neuf cent quatre vingt dix. Mais là encore, j'affabule et me permets des approximations grotesques puisque, depuis l'annonce officielle par le secrétaire des Nations Unis du palier franchit allègrement par l'humanité, et à raison de quatre naissances pour deux décès par seconde, ce n'est pas moins de cinq cent dix huit mille quatre cent soixante huit nouveaux arrivants que compte notre espèce, portant mon macabre chiffre de tout à l'heure à sept milliard cinq cent dix huit mille quatre cent quarante huit connards dont l'existence n'a pas plus d'importance à mes yeux que celle de la pauvre gamine que j'ai cité en début de texte.
On pourrait croire que ce compte est bon et passer aux lettres pour la dernière manche. Mais non! Que nenni. Car entre le moment où je couche ces mots et celui où vous écouterez ou lirez ce ramassis de chiffres informes, des heures, des journées voir, des années entières se seront écoulées rendant obsolète mon calcul et son résultat.
Donc pour le bien de l'humanité, de l'arithmétique et de notre espèce, prenons exemple sur les grecs, enculons-nous à la chaîne dans la joie et l'allégresse pour nous éviter de passer le prochain cap à neuf zéros et que les comptes soit aussi ronds que nos trous de balle et ce une bonne fois pour toute.
Par contre, comme j'en ai eu l'idée en premier, permettez que je commence. Car comme disait le poète : « Il est plus humiliant d'être suivit que suivant »
Abonnés et lecteurs, salut!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je ne te considère pas plus que ma boulangère, sauf que durant les 5 minutes qu'ont duré ma lecture je me suis sentie en accord avec toi.

Aiphix a dit…

Si vous avez pris cinq minutes pour être d'accord je prends...Et avec ceci... ce sera tout?
Cordialement.

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