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lundi 14 février 2011

Sans merci.


Bonjour à tous.

Une fois n’est pas coutume, je vais arrêter de me plaindre de mes semblables et faire valoir mon droit aux remerciements.

Car je réalise enfin, après que quelques uns de mes lecteurs/auditeurs me l’aient fait remarqué de manière plus ou moins subtile, que je passais bien trop de temps à parler de moi, faisant peu de cas de l’histoire et de l’état d’esprit de mes frères humains. Je poussais même le vice, selon les plus acerbes de mes détracteurs, jusqu’à ramener la moindre expérience de contact physique ou psychique avec l’autre à des circonvolutions égocentriques indignes de figurer dans la blogosphère, où seuls les imbéciles ont le droit de citer.

Je me repens donc et entame ma cure d’altruisme en commençant par faire le constat que sans les autres je ne serais rien. Rien qu’un bout de chair informe incapable de m’épanouir en crachant à la gueule de tous, risquant un retour de mollard bien mérité. Et oui car si je pense, je parle, je vis, c’est grâce à l’influence de mes congénères et je ne peux me résigner à quitter cette terre de souffrances sans avoir signifié mon affection profonde pour une infime partie de cette humanité que j’abhorre tant.

Or donc j’entame ma valse des mièvreries en remerciant mon reflet que j’estime, qui me suis depuis tout petit, et qui a su durant une paire et demi de décades rester suffisamment fidèle à l’estime que j’ai de moi pour ne pas que je m’inquiète encore de ma décrépitude prochaine.

Je souhaite également louer mes deux amis d’enfance, qui se reconnaîtront, et qui ont eu la bonne idée respective de procréer pour l’un et de vivre à Paris pour l’autre. Ceci me permettant d’un côté d’attiser ma fibre paternelle naissante en me laissant dégouliner de paroles sucrées face au poupon rose baignant dans un baigneur, et de l’autre de pouvoir me bourrer la gueule dans des boîtes branchées où la coke et les putes coulent à flot et dans lesquelles, malheureusement, mon salaud de pied-à-terre Parisien se refuse à me traîner.

Je remercie tout autant les copains Rochelais qui m’ont appris, lors de mon passage éclair de quatre ans dans la St Tropez de l’Atlantique, à culbuter de la bourgeoise sans leur demander leur pédigrée ou leur prénom tout en en oubliant le mien en consommations excessives de drogues en tous genres et de liqueurs exotiques. Parmi ces alcooliques notoires, qui ont tous ou presque, fini ingénieur, il y en a deux qui me resteront en mémoire puisque notre franche camaraderie aurait pu se muer en amitié solide. Las, le temps ne laisse pas toujours le temps au temps. Et la distance que j’ai prise vis à vis de mes anciennes vies a fait de ces amitiés en devenir des connaissances cordiales mais éloignées.

Je voue une attention particulière aux Limougeauds qui sont partis – et qui pourrait leur en vouloir? - ainsi qu’à ceux, plus courageux, qui sont restés dans cette ville qui pue le vieux et la pluie, moisissant les plus impérissables jeunes filles en fleur.

Je sais gré aux plus récents potes Toulousains de supporter mes frasques et ma mauvaise humeur, ma mauvaise foi, mon humour crade comme mes diatribes fantasques sans abuser de ma crédulité. Un merci particulier à ceux d’entre eux qui pratiquent la mélodie, l’harmonie ou le rythme au quotidien et sans lesquels j’aurais sombré dans la plus platonique des carrières de cadre à veste en tweed.

Merci à mes parents qui ont eu la bonne idée de m’engendrer et de ne pas s’arrêter à ce brouillon raté pour m’offrir deux petits frères aussi têtus que cultivés et avec qui j’arrive enfin à parler.

Je remercie mes ancêtres d’avoir donné leur vie pour que la mienne et celles de mes frangins sus-cités soit moins pénible que la leur.

J’étale mon affection profonde pour ces putes d’ex qui m’ont fait comprendre que l’amour pouvait n’aller que dans un sens.

Merci à Estrosi, MAM, Bachelot, Juppé, Villepin, Bertrand, Copé, Woerth, Besson, Hortefeux, Morano, pour leurs bourdes magistrales, leurs conneries abyssales et leurs procédures pénales, sans lesquels les trublions dans mon genre devraient taper sur des gens qu’ils aiment bien. Évidemment, vous vous en doutez, merci à Sarko pour l’ensemble de son œuvre.

Enfin je remercie celle qui supporte mes angoisses vespérales, mon humour approximatif, mon amour mielleux et mes sautes d’humeur. Celle avec qui je suis capable de parler sans filet, et d’enfiler sans parler, et qui ne m’en voudra pas de ce calembour douteux. Celle qui a le droit de vie ou de mort sur ma personnalité pourtant forte, mais qui se brise dès que ses grands yeux bleus se remplissent des larmes que j’ai provoquées. Nymphe au rire fracassant et aux seins fermes, mon amour, mon cœur, mon alter-égote, merci.

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