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lundi 7 février 2011

Le mendiant médiatique.

Bonjour à tous.

Pour aujourd'hui je vais vous éviter la douloureuse répétition actualitique qui ne cesse d'envahir les ondes à chaque fois qu'une révolte éclate et se mue en révolution dans les pays arabes, faisant craindre aux démocraties à quatre pattes une montée des forces intégristes islamistes aussi rapide que la baissée de froc des leaders maxi moribonds du monde libre.

Car autant un dictateur en Armani permet de négocier des contrats d'exploitation minière et pétrolière relativement juteux, autant il devient difficile de faire affaire avec un barbu en djellaba, tant l'habit fait le moine dès qu'il s'agit de gros sous. Il n'y a qu'à voir le standing de notre chef de la diplomatie française quand elle se rend dans un pays en plein bouleversement institutionnel. Tailleur Channel, lunettes Dior, sac à main Versace, mari Ministre, manche à balai dans le cul signé Gucci, et l'indispensable avion privé prêté sur le tarmacadan Tunisien par un ami de la famille pour survoler les émeutes. Il me semble que la misère, me serait moins pénible dans les airs. Il me semble que la misère me serait moins pénible dans les airs.

Que les dictateurs s'accrochent au pouvoir comme Mélenchon aux mollets des journalistes, rien de plus normal, me direz-vous. Et puis cela permet d'offrir des vacances à peu de frais aux représentants des diplomaties aguerries. Et ainsi, la flamme passant de père en fils, les présidents de droit divin et autres souverains élus à vie peuvent prodiguer ce conseil à leur descendance au soir de lâcher les rênes : "Accroche-toi au flambeau, moi je me retire aux Seychelles."

Or donc, je vais vous entretenir aujourd'hui d'une énième petite phrase de notre méprisable Président proférée mardi dernier à l'occasion d'un discours devant l'association des maires du Cher.

S'exprimant sur la réforme territoriale chère à son portefeuille, il a affirmé pendant ce discours la nécessité toujours plus grande de faire faire des économies à l'État en déplaçant près de 20 milliards d'euros de dépense sur le budget des régions, départements, et autres communautés d'agglomérations.
Il justifia en ces termes ce transfert de compétence.
"Est-est ce que vous croyez qu'un seul Français souhaite qu'il arrive à la France ce qui arrive à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal ?"

Et un peu plus loin en enfonçant le clou dans une porte ouverte. "L'argent, il ne se fabrique pas ! (...) je n'accepterai pas l'idée qu'un jour la France fasse la manche parce qu'elle a tellement de déficits que nos notes (de crédit) seraient dégradées et qu'on se trouverait en incapacité de payer la dette de tous les gouvernements précédents, gauche et droite confondues"

Déjà, ces salauds de pauvres que sont les portos, les rouquemoutes et les tarlouses apprécieront l'analogie entre un prêt concédé à un partenaire économique à un taux qu'un smicard refuserait pour s'acheter son deux pièces minable en banlieue, et une généreuse donation de la communauté européenne à ces crève-la-dalle et pue-la-sueur de pays en loques.

En sus, il faut voir avec quel mépris ces mots se sont faufilés entre ces dents de carnassier et ces lèvres menteuses.
Il doit certainement penser qu'il s'agit d'une maladie honteuse, que l'on risque d'attraper si l'on se trouve trop près des petites gens. Ça doit être pour cela que ses talons aiguilles donnent l'impression d'avoir été fabriqués chez des échassiers nantais.

Et puis il faut reconnaître que la mendicité a certains avantages pour nos sociétés évoluées. Elle permet aux modestes de donner aux pauvres pour se sentir plus riches.
Le lendemain de cette envolée présidentielle avait justement lieu le dîner annuel des grands donateurs de l'UMP, parmi lesquels Servier et Bettencourt figurent en bonne tête.

Certainement affecté par son séjour de quelques heures chez les pécores, Nicolas a probablement voulu se consoler auprès de ses "amis" comme il se plaît à les appeler, et, par une porte dérobée, entouré de ses gardes du corps, ce qui a l'avantage de le cacher à la vue de tous, Môssieur le Président s'est même fendu d'une petite visite au cocktail des bouches pincés, des culs bordés de nouilles et des nuls brodés de couilles.

Il aurait même,selon le Canard Enchaîné, improvisé un petit discours pour encourager ces fiers soldat du CAC40 qui n'ont eu de cesse de ne rien changer à leurs habitudes, malgré la crise, malgré les grèves et les révoltes. Quel courage.

Bref sous les hourras et les bravos, Nico s'est hissé à la tribune où il a fustigé les journalistes qui ne l'aiment pas (et ce ne sont pas les seuls), et qui le traitent volontiers de dictateur. Et notre leader minimo de claironner "Alors voilà, vous qui êtes mes amis, je vous l'annonce... Je suis votre dictateur."

En voilà une façon originale de quémander les deniers nécessaires à une hypothétique campagne électorale. Un exemple à suivre pour tous ceux qui sont dans le besoin. Cependant je ne suis pas convaincu qu'en arborant une paire de bottes noires cirées et une moustache en guillemets, le clodo moyen augmente sensiblement sa recette quotidienne.

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