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jeudi 16 septembre 2010

Au bal masqué.


Salut à ceux qui m'écoutent avec ma voix tonitruante en tête, autrement dit ceux qui savent....que.... ben que je suis une grande gueule.

Et ça, pépère, c'est ce que l'on appelle un euphémisme. Le pire est que la liberté de ton que je me permets d'employer ici même, au cœur de mon âme noire, dans mon antre où il y a encore moins de trois quarts d'heure ça sentait bon le nettoyant pour parquet et l'air vicié de l'extérieur, et où maintenant règne une ambiance de vieux bar empli d'un brouillard à couper au couteau, eh bien je ne me gêne pas trop (ou suffisamment) pour en jouir de temps en temps.

Récemment j'ai eu l'occasion de me servir de ma franchise pour faire mal.

Et ben c'est pas pour me vanter mais qu'est-ce que ça fait du bien !!!

Être méchant avec un parfait inconnu et savoir que l'on a touché au but c'est si bon.

Ça permet de décharger en un seul instant toutes les rancœurs accumulées envers la société, Sarko, le patron qui vous emmerde, votre boulot qui vous « passionne » et qui vous coûte l'enfance de votre progéniture, les famines, Sarko, dieu, les impôt, les footballeurs, et votre cancer, et, pour peu que vous évoluiez dans un milieu où les gens savent se tenir un minimum et où la probabilité de bastons dégénérantes est relativement faible, ça coûte pas plus cher qu'un peu de mauvaise foi.
J'étais en soirée-copain, ce qui est plutôt rare, voire même avec ce que je pourrais qualifier aisément d'amis, ce qui est plus fréquent. L'une d'entre elles, que j'appellerais Sylvie, en hommage à l'une des nombreuses femmes de Johnny Hallyday, nous propose de la suivre à une soirée masquée. Et quel est le meilleur masque que l'on porte à une soirée masquée ??? celui du gars que personne ne connaît.

Bref moyen chaud mais con sentant, n'ayant pas d'aversion particulière pour l'alcool, je suis la joyeuse troupe.

Nous sommes accueillis par l'un des hôtes portant une sorte de masque à gaz, limite SM, mais avec des vêtements, ce qui est de mauvais goût. Contrat social, prénoms et effeuillage pour se mettre à l'aise et rejoindre l'ensemble des convives au salon.

Évidemment, je suis le seul con à ne pas porter de masque mais qu'importe, puisque je leur suis déjà étranger.

Je reste peu, bois une bière, me fais chier 5 minutes, discute une vingtaine avec un ami, puis décide de quitter l'ambiance Lady Gaga/Beyonce qui s'annonce.
Je prends congé auprès de l'une des colocataires de l'appart que je crois reconnaître, et c'est là que l'homme au masque à gaz intervient, passablement ivre, arguant que c'est trop tôt pour partir, que c'est vendredi soir, qu'il FAUT faire la fête, ha ces jeunes ça tient plus debout ma pauvre dame, non mais regardez l'heure qu'il est.

N'ayant ni la force ni l'envie de m'expliquer sur les raisons de ma fatigue légitime, je laisse le soin à un masque vénitien plein de plumes de lui faire comprendre que j'ai bossé toute la semaine voire même le soir et que j'aimerais passer un peu de temps avec mon alter égote.

Et là, le rescapé de la guerre de 14 me balance :

« Mais moi aussi j'ai bossé toute la semaine ! Puis me regardant de la tête aux pieds,

- Ah mais c'est vrai qu'aujourd'hui t'as mis une chemise !!! »

Cet abruti aurait répondu "feignant de pauvre" ou "sale ouvrier" à la fin de la phrase, ça aurait toujours voulu dire : « je te méprise et je te le fais savoir ».

Du coup, colère froide et déblatération d'une longue tirade pour résumer en 30 secondes ininterrompues les cinq derniers mois de mon existence, et lui cherchant à se défendre :

« Mais c'était qu'une blague, et moi le pourfendant d'un

- Ouais ben quand on sait pas faire de blagues, on ferme gentiment sa gueule et on laisse parler les grandes personnes. »

J'en reviens pas d'avoir été d'une telle mauvaise foi.

Moi qui tape bide sur bide, qui concours tous les jours pour le record du monde du « moment de solitude » le plus long (détenu par Chirac. Trois ans de cohabitation pour une blague mal comprise durant une intervention officielle : « J'ai décidé de dissoudre l'Assemblée Nationale », j'en ris encore...), moi donc, je me permets de renvoyer chier un pauvre garçon qui ne faisait rien de mal à part me signifier son envie de rester près de moi encore quelques instants...

Quelle honte.

Mais j'adore ça ;)

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