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mercredi 17 juin 2015

Si Jaures su, Jaures pas venu.

Bonsoir à tous!
Critiquons, moquons-nous, des riches, des puissants, des cons et mal baisant mais n’oublions jamais que la haine aveugle n’est pas sourde.

“Ah ben mon vieux, si j’aurais su, j’aurais pas venu.”
C’est ce qu’aurait pu se dire ce pauvre Rémi Fraisse au moment où cette satanée grenade offensive, aussi appelée shrapnel ou grenade  à fragmentation en des périodes plus sombres et moins édulcorée de notre histoire, c’est ce qu’il aurait pu se dire lorsque cette grenade lui a arraché une grande partie de son sac à dos et de sa colonne vertébrale.
Encore que, étant donné que le pauvre bougre venait à peine de fêter ses 21 étés moins de deux mois avant son assassinat, et que le fameux solécisme, si j’aurais su j’aurais pas venu, prononcé par P’tit Gibus dans l’adaptation cinématographique de 1962 du roman “La guerre des boutons” est absent des deux remakes de 2011 pour des raisons de propriété intellectuelle, il est fort peu probable que le cerveau du trop jeune homme eu la présence d’éclairer ses pensées de cette turlutte ironique avant de s’éteindre dans le néant.
Mais je sens bien que notre auditoire Campusien, Esquilleur, ainsi que Christophe, ont tiqué au mot solécisme. Dis donc, j’en reviens pas de devoir expliquer les bases élémentaires du lexique grammaticale.
Venez vous plaindre après que mes chroniques sont trop remplies et mes phrases alambiquées, alors que le titre de l’émission est Pas plus haut que le bord.
Pour ceux qui n’ont pas wikipédia sur leur intélliphone, et d’après Chateaubriand, c’est vous dire si c’est pas de la merde, ouvrez les guillemets, et fermer vos gueules, “un solécisme est un barbarisme heureux qui reste dans une langue sans la défigurer”. Et là, attention encore! Rien à voir avec une fellation qui termine en éjaculation faciale hein? Bande de pervers!
Bref, si j’aurais parlé de cette phrase en introduction de mon billet se sera parce que, la commission d’enquête parlementaire sur les missions et les modalités du maintien de l’ordre républicain a rendu son rapport le 28 Mai dernier sans que cela ne provoque plus de réactions qu’un pet de mouche n’a d’impact sur le réchauffement climatique.
En substance le rapporteur, Pascal Popelin, ça s’invente pas, nous explique, du haut de sa superbe, que si Rémi aurait pas eu manifesté il serait pas eu été mort.
Au menu des réjouissantes propositions de cette grosse commission merdique, pourtant présidée par le parlementaire Mamère : interdiction administrative de manifester pour toutes personnes suspectées d’être casseurs ou violents sans aucune forme de procès ou d’enquête en prévention d’infractions ; contrôle des informations livrées à la presse et limitation de leur présence pour ne pas entraver les manoeuvres de violence légitime et policière ; maintient de l’utilisation des flashballs dont le nombre de munitions utilisées est pourtant passée de 564 en 2010 à 1566 en 2012 police et gendarmerie confondue ; utilisation de lumières aveuglantes et de diffusion de sons incapacitants pour les dispersions ; augmentation du nombre de véhicules blindés à disposition ; facilitation des condamnations pour les infractions commises lors de manifestations et cetera, c’est atterrant et c’est terrible…
Il est à noté que Mamère, vert de rage, s’est désolidarisé du rapport et a commit, en avant propos de ce dernier, un texte qui remet en question l’ensemble de ces mesures et pointe le manque de solutions apportées pour la protection du droit à manifester.
8 mois et un massacre de Charlie plus tard, la réponse des représentants du peuple au ras le bol, à la contestation, à la crise, la misère, l’incongruité des projets pharaoniques de construction et la révolte qu’ils suscitent est donc claire :
“Si tu voudrais ouvrir ta gueule, tu le ferais à tes risques et périls.”
Toujours est-il qu’en ce qui me consterne, mais ça n’enrage que moi, que les trous de balle qui prônent la non violence et justifient sans cesse leur discours sécuritaire par la fameuse maxime : “si tu n’aurait rien à te reprocher, tu eût ne risquer rien”, que ces déliquescents sociaux-démocrades traîtres se rassurent, l’état se charge d’être violent pour eux!
Il ne me reste qu’à leur souhaiter de crever de cholestérol la gueule ouverte, bien planquer derrière les cars de CRS, qu’ils n’hésitent pas à applaudir des deux mains chaque fois que leurs chiens de gourdes casqués les protège de toutes velléités révolutionnaires ou contestataires.
1984, Brazil, Soleil Vert et  Fahrenheit 451 ne sont finalement que des contes pour enfants quand on constate la réalité crue du monde qui nous entoure, comme un cordon de bleus uniformes.
Enfin, peut-être que j’exagère mais n’oubliez pas l’idée fixe n° 13 :
“Un homme asservi en vaut deux.”

A bon électeur, salut!
lu à Pas Plus Haut Que Le Bord Mardi 16 Juin au Bar l'Esquile et diffusé Mercredi 17 à 18h sur Radio Campus FM 94.0

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