Maintenant sur youtube et dailymotion.

mercredi 14 octobre 2015

Chronique d'un rôt, manne noire.

Bonsoir à tous.
Critiquons, moquons-nous, des riches, des puissants, des cons et mal baisants mais n'oublions jamais que la haine aveugle n'est pas sourde.
Bordel que ça fait du bien bien d'entendre ce vieux gimmick. Ça me rappel mes jeunes année de Chronicoeur Haineux au service publique du rire. Simplement les méthodes d'un vieux roublard de la rhétorique comme moi ont fini par lasser le commissaire en chef de la brigade des brèves de comptoir aussi appelé Pas plus haut que le bord. C'est qu'il avait pris du galon le chef depuis ses début comme simple sergent de notre équipe de bras cassés. Mais à force d'investigation de la chose politique le vieux bougre avait fini par se voir proposer un poste qu'il ne pouvait pas refuser, et il avait eu à cœur de se débarrasser de ses éléments les moins "banquable". L'humour c'est du sérieux mon petit Aiphix, me disait-il lors de notre dernier entretient qui me valait à l'époque mon éviction de la brigade pour utilisation non conforme, et pléthorique, d'adverbe sans permis de locution.
Salaud d'administratif tiens! Toujours est-il qu'en ce qui me concernait mais ça n'enrageait que moi, je me suis retrouver à la rue et c'est alors qu'on a monté avec le pote à Gabi notre agence de chroniqueur privé. Pour sûr notre estanquet ne payait pas de mine et on aurait pu croire, vu les cadavres que disséminait mon collègue rêvant de comptoir, qu'on se trouvait dans un des bouges qu'on affectionnait tellement à la bonne époque de la brigade. Le gros de notre clientèle nous faisait chroniquer sur de sordides histoires de vol de chiens et de sacs à main écrasés. Ce soir là, le communiste, comme on l'appel dans le métier, était en train de cuver son troisième pack de Koenigsbier quand une ombre d'une délicatesse qui nous était peu coutumière s'arrêta devant notre porte. Cette dernière s'ouvrit avec son grincement habituel mais qui pour une fois ne me fit pas grincer des dents tant la prestance de la silhouette me pénétra au moment où elle fit de même dans notre agence. Elle s'assit en face de moi, sans dire mot, sans un bruit et je failli avaler ma langue que j'ai pourtant bien pendue.
En réajustant ma casquette crasseuse en ma cravate débraillée, je me raclai la gorge en guise d'introduction quand elle me coupa net dans mes élans liminaire pour me lâcher froidement :
"Monsieur Haineux, je me nomme Madame Démocratie et je voudrais que vous chroniquiez sur le meurtre de mon mari, Monsieur Sens du Devoir."
"Mair pien enfrendu. répondis-je avec ma verve caractéristique"
Elle m'expliquait les circonstances de sa découverte macabre, son retour de déjeuner avec son amie Monarchie Parlementaire, l'ouverture de la porte d'entrée et le silence qui précéda son cri d'effroi. Elle m'expliqua que ce genre d'histoire n'intéressait pas le Grand Commissaire Abramovsky comme il aimait s'auto-proclamer et que ce dernier lui avait expliquer que pour lui, son mari était mort depuis longtemps et qu'il s'agissait certainement d'un règlement de compte avec Monsieur Patriote, Madame Nation ou tout autre crapule que fréquentait son mari dans son cercle sélect des grandes idées. C'est lui qui lui avait indiquer mon adresse  et que je serais bien le seul à vouloir entendre ses élucubrations.
"Et qu'est-ce que je gagne à vous aidez?
Au moment où elle ouvrit la bouche un crissement de pneu vint l'interrompre et une salve de promesses électorales fracassèrent les vitres en éclat dans un mugissement assourdissant de larsen de porte-voix. Je bondis de mon fauteuil pour plaquer ma cliente au sol attendant la fin de la campagne sauvage. Quand le calme revint je constatais que mon collègue avait était touché et commençait à psalmodier des slogans mitterrandiens avant de s'éteindre en étreignant ses chères canettes.
"Salaud de socialistes, m'exclamais-je en relevant Démocratie et en sortant mon stylo et mon carnet prêt à répondre à une éventuelle nouvelle attaque.
La nuit fut calme dans mon deux pièces meublées. Ma cliente utilisa la salle de bain et je ne pu m'empêcher de l'imaginer nue. Je savais l'implication des socialos dans la mort de son mari. Je préférais taire cette information pour ne pas l'alarmer
Après cette pause salutaire, je décidais, seul, de venger la mort du mon ami le Communiste en préparant mon barda. Deux stylos flambant neufs, un carnet Moleskine, deux recueils  de Desproges et de Topor, et l'indispensable dictionnaire de synonyme pour se protéger des pannes de vocabulaire. Je laissais ma partenaire à sa toilette en lui indiquant par une note que la mort de son mari ne resterait pas plus longtemps sans revanche et m'en fut vers mon destin.
Arrivé à Solférino, le manque d'agitation me paru suspect, je me faufilais par la porte de derrière en rédigeant l'introduction de ma chronique.
Dans le hall, pas de militants aucun son, je me dirigeais à coup d'allitération et de contrepèteries vers la grande salle de réunion.
Devant la porte, je me tins prêt à conclure quand soudain, elle s'ouvrit sans mon concours et une lumière aveuglante me transperça la rétine.
La bougresse était là, entouré de partisans portant autour du coup leur jersey rose et s'apprêtant à me tracter jusqu'à ce que conviction s'en suive... Je restais coi...
Vous pensiez vraiment que nous allions vous laisser vous et votre complice risquer de découvrir le pot-au-rose?
D'un geste elle lança à mes trousses son armées d'encartés.
S'en était fini de moi, je commençais à apprécier l'état et les réformes, la loi et les élections, mais comme je ne me décidais pas à partir seul, je sorti de ma poche intérieure mon manuel révolutionnaire que je dégoupillai un sourire vengeur au lèvre.
Ainsi meurt un anarchiste!
A bon électeur salut!
Chronique lue à l'occasion du 7ème festival du Roman Noir de Toulouse dans l'émission Pas Plus Haut Que Le Bord

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire