Maintenant sur youtube et dailymotion.

lundi 28 février 2011

Des MAM go.


Bonjour à tous.

Ce n'est qu'un au revoir ma vieille, ce n'est qu'un au revoir... Et c'est bien dommage, j'aurais préféré un adieu, une bonne fois pour toutes. Quoi que vu son âge avancé, son recyclage politique va devenir compliqué. On peut considérer qu'après avoir changé de ministère aussi souvent que Paris Hilton de plumard ou que Demorand de rédaction, Madame MAM a prouvé son incompétence partout où elle est restée plus de deux semaines.

Rappelez-vous, les anarcho-communistes du plateau de Millevaches, c'était elle. Et oui, elle était alors Ministre de l'Intérieur dans le tout premier gouvernement de Sarko et elle avait démonté ce dangereux groupuscule de terroristes présumés coupables puisque terroristes présumés. Résultat, elle a fait débarquer dans un village du nom de Tarnac, presque autant de gendarmes et de policiers que les maisons comptaient de grands-mères édentées et de vieux agriculteurs, pour mettre la main sur un certain Julien Coupat, alors soupçonné d'avoir participé à des sabotages de ligne de train. Le jeune homme fut mis en examen pour terrorisme et libéré quelques mois plus tard sans qu'aucun chef d'inculpation ne soit retenu. C'était la première bévue de Michèle, qui se consola le soir du premier remaniement avec un mouchoir d'importance : le statut de Garde des Sceaux. Un an après cette bourde magistrale, la voilà nommée à un nouveau poste régalien, de quoi laisser perplexe. Pas étonnant qu'elle ait récidivé vu la clarté des signaux qui lui était envoyés. Les prisonniers les plus sages se suicidèrent en cœur pour accueillir son arrivée, et Michèle se mit rapidement au travail pour supprimer le juge d'instruction. Seule chose logique à faire pour ne pas que les affaires du patron ne se transforment en affaire d’état. Raté, les juges s'égosillent, la réforme ne passe pas le cap de la mise en application et restera dans les cartons.

Mais déjà Michèle s'emmerde, son Ministère des Armées où elle passa les cinq années du dernier mandat de Jacques Chirac lui manque terriblement. C'est vrai que c'était le seul endroit où son maintient impeccable et son étroitesse d'esprit étaient appréciés à leur juste valeur. Fort heureusement elle fit parti de l'ultime remaniement avant le suivant où elle battit le record de brièveté à la tête du Quai d'Orsay. Jamais un ministre ne se sera fait virer plus rapidement de ce poste. Allez, arrêtons là les sarcasmes et saluons le comique de situation de cette incroyable bonne femme qui a alimenté tant et tant de boutades et de jeux de mots foireux et qui s'en ira de manière MAMgistrale.

Bon, maintenant qu'est-ce qu'on fait, qui qu'on met à la place de qui ? Jeux des chaises musicales, 3, 2, 1, c'est parti! Juppé quitte la Défense et remplace MAM aux Affaires Étrangères. Bon, autant au niveau du physique on y perd un peu, autant au niveau de la raideur et de l'incompétence on reste dans les normes. Et puis foutez un tailleur Channel au Maire de Bordeaux, une perruque blonde parfaitement permanentée et une paire de lunettes hors de prix, et la ressemblance avec sa prédécesseur est flagrante. C'est le gros avantage des anciens du RPR, ils sont tous faits dans le même moule à gaufre.

Claude Guéant, le souffleur de l'Elysée, le conseiller très spécial du président, celui qui murmurait à l'oreille du bourrin, se retrouve nommé à l'Intérieur, et change de place avec Horteufeux... Enfin le rouquin dégénéré qui voyait du sans-papier partout va lui

aussi passer un peu de temps à l'ombre. Remarquez, ça a au moins l'avantage de cacher sa trogne boursoufflée d'Auvergnat raciste au grand public et ça, c'est inestimable. En revanche, savoir que celui qui a soufflé toutes les "bonnes" idées à Sarko en matière de délinquance se retrouve avec la police sous son contrôle me semble aussi dangereux que de filer au bouc émissaire d'un collège de banlieue un taser pour se défendre.

Gérard Longuet fait son entrée dans le gouvernement. Le regard chafouin, le sourire flippant, M. Longuet écope de la Défense. Non mais sérieux, regardez sa gueule sur Wikipedia, même Nicholson est moins convaincant en Joker... Le mec a les dents si longues que non seulement elles rayent le parquet mais aussi le carrelage du sous-sol et le ciment de la buanderie. Avec lui c’est le festival des casseroles. Financement de parti occulte, ancien membre de l'"Occident" un parti d' extrême-droite, qu’il finit par quitter pour se ranger auprès du RPR, grâce auquel il sera par deux fois sous-ministre des Télécommunications. Et là, BAM, recel d'abus de crédit dans ta gueule, obligé de démissionner du gouvernement Balladur. Depuis 2001 élu au sénat, il prend la tête de tout le monde en général, et du groupe UMP dans la grande chambre en particulier. Une fois Sarko élu il fait des pieds et des mains pour rentrer lui aussi au gouvernement parce que hein, y a pas de raison, tous mes copains y sont et ça serait vraiment trop injuste que j’y sois pas, de toute façon j’arrête de respirer si je rentre pas. Trois mois d’apnée et quelque millions de cellules grises en moins, il est désormais prêt à assumer ses fonctions.

C'est dingue comme le changement ressemble de plus en plus au passé. Tous ces guignolos qui défilent de plus en rapidement devant les yeux médusés des observateurs, et dans l'indifférence des électeurs qui finalement ne votent que pour une personne, ont tous, ou presque, participé d'un temps ancien qu'on nous jurait révolu. Un temps d'affairistes effarants, de faute et d’égarement, d’erreur de jugement, et d’incapable gouvernant. Ce temps que Sarko maudissait, et qui pourrait lui en vouloir ? Être obligé de suivre un vieux monsieur qui ressemble à un pélican alors que soi-même on ne ressemble pas à grand-chose, c’est frustrant. Rupture et gouvernement exemplaire riment de plus en plus avec fracture et état RPR.

Pour ma part je ne dirais qu’une chose : avant c’était mieux maintenant.

mercredi 23 février 2011

Douce drogue.


Bonjour à tous.

Oh putain je suis en manque là. Ça va faire une semaine et demi que je n’ai pas eu ma dose de scandale et je commence à avoir des sueurs froides, les dents qui grincent et les mains qui tremblent. Je réalise que je suis un drogué. Je ne me satisfais même plus des frasques ministérielles qui avaient, à la belle époque, le don de me foutre dans une colère noire et de motiver mes envolées délirantes sur les meilleures façons de castrer un responsable politique qui sort des clous ou de clouer l’indigent fonctionnaire qui se casse trop au pilori de veau.

Tout a commencé il y a un peu moins d’un an. Je ne faisais encore que balbutier dans l’éructation scribouillarde et, à l’instar d’un certain biographe à implants, je recopiais allègrement des pans entiers des œuvres de mes idoles qui disaient mieux que moi et en substance le fond de ma pensée puérile et malsaine. Ha caca la politique, ha pas beau la guerre, ha n’aime pas les gens. Or, c’est grosso merdo à la même période que les prémices de ce qui allait devenir l’affaire Bettencourt-Banier-Woerth-Sarko-UMP, aussi appelée par les spécialistes de la prononciation d’acronymes l’affaire bbwsu, faisaient timidement leur apparition sur ce site internet, dealer de scandales d’état et fournisseur officiel de mes ulcères matinaux, j’ai nommé Médiapart.

Comme tout le monde, j’ai d’abord commencé par des petites doses gratuites. « Essayez pendant trois mois pour 0€ » scandait le panonceau sur la page d’accueil. Et puis ça ne peut pas être méchant, me dis-je, c’est des professionnels, de toute façon au bout de trois mois si ça ne me plaît pas, j’arrête. Quoi qu’il arrive cela ne m'engageait à rien, me rassurais-je, car si j’avais déjà réussi à me passer des charmes empoisonnés de la fée télévision pendant une paire d’années, je ne risquais pas de retomber de sitôt dans une autre addiction. C’est vrai ça, un fumeur qui se débarrasse de ses clopes pendant deux ans ne va pas se ruer sur un revendeur de coke, d’amphétamines ou d’héroïne sous prétexte que ce dernier fournit des échantillons gratuits à chaque dose achetée.

Toujours est-il que le lendemain de mon adhésion à ce repère de sinistres personnages subversifs, je recevais la première newsletter m’informant des titres de la première page qui allaient précipiter ma descente aux enfers. Il s'agissait du feuilleton politico-judiciaire cité plus haut. Ce fut l’engrenage. Vous savez ce que c’est, d’abord on lit l’encart descriptif, puis la première page, puis l’ensemble de l’article, et on finit par se farcir le dossier complet et acheter des bouquins qui nous détaillent tout de l’affaire, du petit déjeuner de Liliane le 18 avril à l’état de ses selles à la fin de la journée.

Tout bascule le jour où l’on cesse d’être simple observateur et que l’on devient acteur. Je me suis mis à rédiger de véritables pamphlets sur les déboires du Ministre du travail, raillant sa défense maladroite et les sacrifices qu’il avait dû concéder pour obtenir de la riche héritière les deniers qui servirent de financement à la campagne sarkosienne. Quand on sait ce que le photographe F.M. Banier à du faire avec son télé-objectif escamotable pour soutirer deux malheureux millions à grand-mère Liliane, on comprend qu'Éric ait préféré taire ces embarrassantes rencontres mondaines car, autant le ravalement de façade quotidien à grand renfort de crème effet lifting a permis à une vieille peau de 80 balais de conserver le teint d’une jeune fille de 60, autant, comme souvent avec les bâtisses de cette époque, les murs tiennent mais la plomberie suinte et manque d'entretien.

Bref après Bettencourt, ce fut Karashi, un régal. Des morts partout, de la corruption légale, des financements de parti un peu moins, un goitre, des enquêtes verrouillées, ça coco c’est du scandale qualité cristal. A consommer avec modération si vous ne voulez pas finir par avaler votre langue ou vous étouffer dans votre vomi en pleine overdose. D’ailleurs après ce trip, difficile de trouver mieux. J’ai bien essayé des trucs chimiques mais le Médiator c’était pas assez fort. En ce qui concerne les scandales pharmaco-politiques, rien ne vaut une bonne vieille affaire de sang contaminé.

A un moment j’ai commencé à manquer de substance. Médiapart ne satisfaisait plus mes pulsions. J’ai donc tenté de me fournir ailleurs, dans la presse papier par exemple (Canard Enchaîné, Fakir) ou encore en émission de radio comme "Là-bas si j'y suis". Mais là c’est comme pour toutes les mauvaises cames, quand t’as goûté à la perfection elles ne te font plus aucun effet.

Et puis je suis navré mais une Florence Cassez, ça ne vaut pas une Ingrid Bétancour, un voyage de MAM en Tunisie ne vaut pas deux minutes du discours de Dakar, la mise en liberté prématurée du meurtrier de Lætitia n’équivaut pas les 15 innocents en prison d’Outreau et Kadhafi bombardant son propre peuple n’égalera jamais le même plantant sa tente dans le jardin de L'Élysée.

Résultat j'erre comme une âme en peine, à la recherche de ma dose quotidienne. J’ai même essayé de violer une vieille dame handicapé, de la découper en morceaux, et de faire accuser un ami qui vient de sortir de prison. Mais bon le cœur n’y était pas, je ne suis définitivement pas de ceux qui savent fabriquer la drogue mais bel et bien de ceux qui se régalent à la consommer.

A présent il faut que je vous laisse, je vais commencer une cure de désintoxication. On m’a parlé d’une chaîne de télé où jamais un scandale n’éclate, où les affaires sont qualifiées d’épisodes, et où le président ne cesse de nous dire que tout va bien. Et puis je ne risque
rien, ce n'est pas de la télé… c’est TF1.

lundi 21 février 2011

Foire aux bestiaux présidentiables.


Bonjour à tous

Que d'évènements d'importance ce week-end. Je vais faire un petit récapitulatif pour ceux d'entre vous qui persisteraient dans leurs amitiés dictatoriales, et qui n'auraient pas eu le loisir de s'informer durant leur séjour de fin de semaine dans un spa tous frais payés par le gouvernement chancelant de tel ou tel pays arabe.

A ce propos, il ne m'avait pas été donnée l'occasion de disserter sur la restriction imposée aux titulaires de porte-feuilles ministériels. A présent, et sur ordre de leur chef, les hauts fonctionnaires devront s'acquitter de leurs congés en métropole pour éviter tout nouveau scandale préjudiciable en ce début de campagne présidentielle. Vivement que notre bien aimé Président ordonne la recolonisation dare-dare de ces peuplades barbares pour que nos dirigeants aillent de nouveau se dorer la pilule dans un hôtel surclassé digne de leur standing sans que cette dernière ne soit trop dure à avaler pour le bon peuple.

Donc rappel des festivités. Ce samedi s'est tenue une réunion capitale pour l'avenir de la présidence du G20 par la France. Un colloque était organisé entre les ministres de l'économie des 20 maîtres de l'univers. Présent à cette petite sauterie, outre le ragondin élyséen et les adeptes d'Adam Smith, un éléphant socialiste dont les visites dans l'hexagone se font de plus en plus fréquentes. Branle bas de combat des journalistes de tous bords pour poser la question que le tout Paris soupire ; Alors DSK ira, ira pas ? Évidemment le pachyderme est tenu en laisse par son obligation de réserve que lui confère la présidence du Front Monétaire International. L'éléphant, à défaut de créer réellement l'évènement et d'accoucher d'une souris, a dû se contenter de secouer la main d'un autre représentant de la famille des rongeurs lors de sa visite à l'Élysée. Sur cette image qui a déjà fait le tour des journaux, on peut y voir un Strauss-Kan crispé qui n'aurait pas été mécontent de tendre la main à son interlocuteur mais poing serré et en plein dans sa gueule. Comme pour imiter son futur prédécesseur, il donna dans la journée une interview à un panel représentatif de lecteurs du Parisien avant de se confier le lendemain sur les ondes de France 2 où il a pu à loisir ne pas nous dire qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle.

Mais laissons de côté cette ménagerie, et entrons de plein pied dans l'autre manifestation qui ouvrit ses portes en ce samedi ensoleillé de février, le démarrage officiel de la campagne, où de pauvres bovins, ovins et gallinacés se font copieusement tâter par des mains pleines d'espoirs électoraux, j'ai nommé le salon de l'agriculture. Depuis des années on y voit défiler les plus éminents représentants de nos institutions dont le plus célèbre d'entre eux, Jacques Chirac, qui pousse à présent la ressemblance avec ses amis les porcs jusqu'à patauger dans ses propres excréments judiciaires. Mais le grand Jacquot, qui se bourrait la gueule en bâfrant de la tête de veau à 8h00 du matin a laissé la place au bouffeur de hotdog de Neuilly. Et nous retrouvons le petit Nicolas, entouré d'une bardée de gardes de son corps malingre, parti renouer avec les gens d'en bas. Au fur et à mesure de la visite, les langues se délient, et voici notre Président en Armani qui commence à tailler le bout de gras avec la populace, tutoyant volontiers des éleveurs du Poitou qui ne savent comment répondre au premier citoyen français. Certains vont cependant lui faire remarquer que depuis sa dernière visite les choses n'ont que peu changé et que c'est bien beau de venir faire le mariole dans la foire aux cons sans sommation mais qu'il va falloir commencer à tenir ses promesses s'il veut que les bulletins qui sentent bon le terroir lui reviennent. Et là, magistral, dans une position banale, la main dans les urnes et le doigt dans l'opinion, caressant le pis d'une laitière, il jure solennellement d'améliorer le sort du monde paysan.

Toujours est-il que ce genre d'odyssée a le mérite, des deux côtés de l'enclos, d'offrir un spectacle peu banal aux protagonistes de la foire puisque c'est la seule fois de l'année ou des parisiens en goguette peuvent observer à quoi ressemble un homme de la terre, et où ce dernier ne peut que se réjouir de vivre loin des cons de la grand ville. Je soupçonne cependant certains de ces imbéciles en voie de disparition d'en tirer une satisfaction morbide équivalente à celle de l'orang-outan en cage recevant en pleine gueule les cacahouètes bon marché que des mômes ignares et complètement surexcités lui jettent avec dédain au travers des barreaux. Ce genre de rassemblement ne sera bientôt plus qu'un musée, où des enfants, nourris de composés chimiques instables et abrutis par une technologie toujours plus performante, pourront s'émerveiller devant la mine bourrue et triste d'un éleveur de chèvre empaillé.

« Papa, c'était comment les vaches, avant? »

mercredi 16 février 2011

Chronique d'un billet avorté.


Bonjour à tous.
Comme cela arrive souvent aux gens pleins de talent, j'ai un manque d'inspiration totale concernant la chronique de ce soir. J'ai eu beau parcourir les colonnes des journaux, m'abreuver toute la journée d'émissions politiques ou du moins qui prétendent l'être et me coller en intraveineuse france info, lci, itélé, bloomberg, bfm, rien n'y a fait.

Du coup je pense que je vais raconter ma journée, ça m'évitera de parler de la campagne des cantonales dont tout le monde se fout ou de celle des présidentielles qui accapare déjà l'ensemble des professions médiatiques.

Ce matin donc je me lève, à la bourre comme il se doit, enfile chaussettes, caleçon à la propreté plus que douteuse et vêtements encore fumants de la veille pour me ruer vers l'arrêt de métro le plus proche avec la démarche aisée d'un Pierre Richard. J'arrive au boulot relativement en sueur et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir les locaux complètement changés ; disposition des meubles, couleur du papier, lumière blafarde, jusqu'à la secrétaire de direction qui se voyait affublée d'une veste à col Mao du plus mauvais effet sur sa poitrine opulente.

Mal réveillé, ces détails ne me choquent guère et je me dirige vers mon bureau bien décidé à y passer les cinq premières heures de la journée à siroter mon café dans la chaleur réconfortante de cet office sans âme.

Je me débarrasse de mon barda, allume ce que je crois être mon ordinateur, et me faufile entre les ombres de mes collègues, que je salue machinalement sans bien comprendre leur réponse. J'arrive devant l'emplacement prévu pour la machine à café et là, horreur, ô damnation, la voilà remplacée par une bouilloire à eau et des sachets de thé vert menthe.

J'étouffe un cri d'horreur quand soudain, je réalise que je me suis trompé d'entreprise et que la brume matinale m'avait conduit vers l'atelier clandestin situé au sous-sol de notre immeuble. Ouf, tout ça n'est qu'un quiproquo, je tourne les talons et me glisse jusqu'à la machine à coudre à côté de laquelle j'avais entreposé mes affaires.

Aussi discrètement qu'un présidentiable entouré de flics en visite dans la cité des 4000, je parviens à atteindre la porte de sortie quand une main gargantuesque se pose sur mon épaule, affaissant un peu plus ma position voûtée d'homo informaticus. Avec effroi, je pivote ma noble tête pour me retrouver face à la matrone que j'avais confondue à mon arrivée. Elle arbore un sourire glaçant, et je frissonne à l'idée que l'un des boutons de son chemisier cède sous la pression, risquant de m'amputer d'un œil ou d'une oreille.

Elle me soulève sans encombre et me jette sur la chaise que je fuyais plutôt en hurlant dans un dialecte barbare ce que je devine être des ordres. Je me mets au travail sans tergiverser en repérant les tours de garde pour me carapater.

Au bout de deux heures, je ne sens plus mes mains. Et les rondes de nos cerbères sont si proches qu'on eût dit qu'ils pratiquaient la chenille. Je ne pourrai jamais sortir d'ici.

Conscient de mes atouts, je tente d'user de mes charmes pour séduire l'ogresse qui semble régner sur cette fabrique de vêtements discount. Je rate exprès un point de croix d'un maillot tricolore de foot et attends patiemment que la chef vienne me vilipender. Quand j'entends les vitupérations dans mon dos je tente le tout pour le tout et me mets à danser nu sur l'établi en me déhanchant comme un beau diable. Mon spectacle fait son effet, la patronne m'assomme d'une baffe et me traîne par les cheveux dans son bureau.

C'est depuis ce dernier que j'écris ces quelques mots sur un clavier aux touches incompréhensibles, profitant de l'absence de la maîtresse des lieux. J'ai froid, j'ai faim, j'ai peur et surtout je n'ai pas de vaseline. Si quelqu'un trouve ce message au hasard d'une visite, appeler l'ambassade d'urgence ET SORTEZ MOI DE LA.....

Mon dieu, j'entends la porte qui s'ouvre... Non ce n'est pas ce que tu crois. Je peux tout t'expliquer. Oh non, je t'en supplie, pas encore le manche à balais. HAAAAAAAAAAAAAAAA................

lundi 14 février 2011

Sans merci.


Bonjour à tous.

Une fois n’est pas coutume, je vais arrêter de me plaindre de mes semblables et faire valoir mon droit aux remerciements.

Car je réalise enfin, après que quelques uns de mes lecteurs/auditeurs me l’aient fait remarqué de manière plus ou moins subtile, que je passais bien trop de temps à parler de moi, faisant peu de cas de l’histoire et de l’état d’esprit de mes frères humains. Je poussais même le vice, selon les plus acerbes de mes détracteurs, jusqu’à ramener la moindre expérience de contact physique ou psychique avec l’autre à des circonvolutions égocentriques indignes de figurer dans la blogosphère, où seuls les imbéciles ont le droit de citer.

Je me repens donc et entame ma cure d’altruisme en commençant par faire le constat que sans les autres je ne serais rien. Rien qu’un bout de chair informe incapable de m’épanouir en crachant à la gueule de tous, risquant un retour de mollard bien mérité. Et oui car si je pense, je parle, je vis, c’est grâce à l’influence de mes congénères et je ne peux me résigner à quitter cette terre de souffrances sans avoir signifié mon affection profonde pour une infime partie de cette humanité que j’abhorre tant.

Or donc j’entame ma valse des mièvreries en remerciant mon reflet que j’estime, qui me suis depuis tout petit, et qui a su durant une paire et demi de décades rester suffisamment fidèle à l’estime que j’ai de moi pour ne pas que je m’inquiète encore de ma décrépitude prochaine.

Je souhaite également louer mes deux amis d’enfance, qui se reconnaîtront, et qui ont eu la bonne idée respective de procréer pour l’un et de vivre à Paris pour l’autre. Ceci me permettant d’un côté d’attiser ma fibre paternelle naissante en me laissant dégouliner de paroles sucrées face au poupon rose baignant dans un baigneur, et de l’autre de pouvoir me bourrer la gueule dans des boîtes branchées où la coke et les putes coulent à flot et dans lesquelles, malheureusement, mon salaud de pied-à-terre Parisien se refuse à me traîner.

Je remercie tout autant les copains Rochelais qui m’ont appris, lors de mon passage éclair de quatre ans dans la St Tropez de l’Atlantique, à culbuter de la bourgeoise sans leur demander leur pédigrée ou leur prénom tout en en oubliant le mien en consommations excessives de drogues en tous genres et de liqueurs exotiques. Parmi ces alcooliques notoires, qui ont tous ou presque, fini ingénieur, il y en a deux qui me resteront en mémoire puisque notre franche camaraderie aurait pu se muer en amitié solide. Las, le temps ne laisse pas toujours le temps au temps. Et la distance que j’ai prise vis à vis de mes anciennes vies a fait de ces amitiés en devenir des connaissances cordiales mais éloignées.

Je voue une attention particulière aux Limougeauds qui sont partis – et qui pourrait leur en vouloir? - ainsi qu’à ceux, plus courageux, qui sont restés dans cette ville qui pue le vieux et la pluie, moisissant les plus impérissables jeunes filles en fleur.

Je sais gré aux plus récents potes Toulousains de supporter mes frasques et ma mauvaise humeur, ma mauvaise foi, mon humour crade comme mes diatribes fantasques sans abuser de ma crédulité. Un merci particulier à ceux d’entre eux qui pratiquent la mélodie, l’harmonie ou le rythme au quotidien et sans lesquels j’aurais sombré dans la plus platonique des carrières de cadre à veste en tweed.

Merci à mes parents qui ont eu la bonne idée de m’engendrer et de ne pas s’arrêter à ce brouillon raté pour m’offrir deux petits frères aussi têtus que cultivés et avec qui j’arrive enfin à parler.

Je remercie mes ancêtres d’avoir donné leur vie pour que la mienne et celles de mes frangins sus-cités soit moins pénible que la leur.

J’étale mon affection profonde pour ces putes d’ex qui m’ont fait comprendre que l’amour pouvait n’aller que dans un sens.

Merci à Estrosi, MAM, Bachelot, Juppé, Villepin, Bertrand, Copé, Woerth, Besson, Hortefeux, Morano, pour leurs bourdes magistrales, leurs conneries abyssales et leurs procédures pénales, sans lesquels les trublions dans mon genre devraient taper sur des gens qu’ils aiment bien. Évidemment, vous vous en doutez, merci à Sarko pour l’ensemble de son œuvre.

Enfin je remercie celle qui supporte mes angoisses vespérales, mon humour approximatif, mon amour mielleux et mes sautes d’humeur. Celle avec qui je suis capable de parler sans filet, et d’enfiler sans parler, et qui ne m’en voudra pas de ce calembour douteux. Celle qui a le droit de vie ou de mort sur ma personnalité pourtant forte, mais qui se brise dès que ses grands yeux bleus se remplissent des larmes que j’ai provoquées. Nymphe au rire fracassant et aux seins fermes, mon amour, mon cœur, mon alter-égote, merci.

mercredi 9 février 2011

Plus dure sera la chute.


Bonjour à tous.

J'ai appris il y a peu l'existence d'une profession bien étrange. Nous devisions joyeusement autour d'une bière forte avec quelques amis, quand l'une d'entre elle me fit découvrir ce métier fascinant de "chuteur".

Il s'agit d'un groupe d'individus, payés par la mairie de Toulouse semble-t-il, dont la mission consiste à faire "chut..." ostensiblement dans la rue, les cafés, et jusque dans les théâtres.
Objectif affiché, que les braves gens puissent dormir, boire, ou apprécier leur spectacle sur leur deux oreilles sans être dérangés par un poivrot ivre mort braillant à la lune.
Et quand je dit "braves", je pense "aisés" et capable d'acheter ou de louer les appartements du centre-ville ou en bordure de Garonne.

Car la mesure ne touche, chose étrange, que la rive droite de cette dernière. La gauche ne profitant pas de la mise en place de ce système ingénieux des chuteurs et devant se contenter des "ferme ta gueule ou tu prends un coup de taser".

Si vous préférez, les chuteurs sont à la vie publique ce que la censure est aux médias.
Ceci étant dit, tout semble d'une logique implacable quand on sait que la même mairie a pris l'initiative de créer un "office de la tranquillité" depuis Septembre 2010.

Cette officine a pour douloureuse tâche de centraliser l'ensemble des plaintes relatives à la nuisance en général. La dernière fois que j'ai eu affaire aux forces de la police, elles m'ont fait comprendre que c'était effectivement ce groupuscule de bande-mous qui les avait mandatées.
Laissez-moi donc vous narrer cette anecdote. Certains d'entre vous le savent, je fait partie d'un groupe de musiciens, et il m'est arrivé à plusieurs reprises de faire chez moi des répétitions.

Étant donné que le style de cette formation est plus proche de Georges Brassens que de Iron Maiden, et que mon voisin le plus proche ne semblait pas être dérangé par mes tribulations chansonnières, j'en déduisis que le volume sonore à une heure plus que raisonnable ne devait pas porter atteinte à la sérénité des autres habitants de l'immeuble.

C'était sans compter sur l'infâme bigot du troisième que mes voisins de pallier n'hésitent pas qualifier de fieffé emmerdeur. Cette engeance de cureton, plus croyant qu'un membre de l'UMP, plus pieux qu'une literie Dunlopillo, plus religieux qu'une pâtisserie, plus fervent qu'une flûte traversière, m'avait déjà gratifié d'une bonne quinzaine de visites pour des motifs aussi divers et variés que le bruit, l'odeur, la fumée de nos cigarettes, sa femme et son gros culte.

Ainsi, une heure après la fin de notre répétition, je reçus l'aimable visite de trois illettrés en bleu de travail qui me firent la morale à sept heures du soir, arguant qu'il y a des gens qui bossent et se couchent tôt alors que moi-même dépasse largement le taux horaire hebdomadaire autorisé par la loi à cause de mes vies multiples. Quand un des fonctionnaires m'intima l'ordre de présenter une pièce d'identité, j'obtempérai en demandant si leur venue me gratifierai d'une contravention. Ces derniers me répondirent que non, n'ayant pas été capables de constater la moindre nuisance.

Quand je leur demandai qui les avait appelés, ils se contentèrent de me signaler que le tout puissant office de la quiétude des toulousains était la seule raison de leur présence. Dès lors j'en conclus que le seul intérêt d'un tel service consistait à permettre aux emmerdeurs attachés à leur tranquillité comme le SIDA à l'Afrique Noire de se planquer derrière l'anonymat pour se plaindre de tout et n'importe quoi.
Pour en revenir à mes chuteurs, je dirai que la mairie a bel et bien fait une connerie en les rétribuant pour leur besogne car je connais au moins un connard vivant moins de 10m en dessous de moi qui s'en accommoderait gratis.

Le propre de ces deux institutions toulousaines est leur caractère bien pensant qui dispense les gens de civisme et ne fait que les conforter dans l'idée que, s'ils font un écart, quelqu'un se chargera de le leur faire remarquer, et que s'ils en constatent un, une personne pourra se charger à leur place de s'en émouvoir.

Des personnes de cet acabit il en existe partout. J'en suis moi-même la cible régulièrement sur mon blog ou lorsque je me risque à me produire sur scène. Ces inconnus qui se croient tout permis sous prétexte qu'ils pensent vous connaître se reconnaîtront s'ils lisent ces lignes.

Mais n'allez pas croire que ces censeurs light ne sont que des couards incapables d'assumer leur rigidité d'esprit. Non. Il en existe des célèbres. On se réjouit de telle ou telle révolution dans d'anciennes colonies. CHUUT... Finkielkraut nous met en garde sur une monté de l'islamisme et le danger pour Israël. On s'offusque qu'une ministre et le premier ministre se barrent en vacances comme si de rien n'était dans des dictatures en branle. CHUUT... Tout ça n'a pas d'importance comparé aux VRAIS problèmes des Français. Les magistrats se lèvent contre les propos outranciers à leur égard de la part de celui qui est censé les défendre. CHUUT... Respectez la douleur de la famille de la victime. Un petit chinois vient de mourir sous les coups de son patron parce que ses doigts ankylosés ont raté la couture d'un maillot de l'équipe de France de foot. CHUUT... C'est un contrat qui rapporte. Des suicidés à France Télécom. CHUUT... Un amourette Extra Présidentielle.. CHUUT... Un ministre mouillé jusqu'au cou pour le financement d'un parti.. CHUUT... Un autre dans des affaires de médicaments tueurs. CHUUT... La planète se fout l'air, déprimée d'avoir engendré la seule espèce capable de la détruire. CHUUT... La misère, la guerre, la vie qui devient morne pour ceux qui hier encore avaient l'espoir et reste invivable pour ceux qui l'ont perdu. CHUUT... CHUUT... CHUUT... Et bientôt plus rien. Le silence. Tu parles d'une chute.

lundi 7 février 2011

Le mendiant médiatique.

Bonjour à tous.

Pour aujourd'hui je vais vous éviter la douloureuse répétition actualitique qui ne cesse d'envahir les ondes à chaque fois qu'une révolte éclate et se mue en révolution dans les pays arabes, faisant craindre aux démocraties à quatre pattes une montée des forces intégristes islamistes aussi rapide que la baissée de froc des leaders maxi moribonds du monde libre.

Car autant un dictateur en Armani permet de négocier des contrats d'exploitation minière et pétrolière relativement juteux, autant il devient difficile de faire affaire avec un barbu en djellaba, tant l'habit fait le moine dès qu'il s'agit de gros sous. Il n'y a qu'à voir le standing de notre chef de la diplomatie française quand elle se rend dans un pays en plein bouleversement institutionnel. Tailleur Channel, lunettes Dior, sac à main Versace, mari Ministre, manche à balai dans le cul signé Gucci, et l'indispensable avion privé prêté sur le tarmacadan Tunisien par un ami de la famille pour survoler les émeutes. Il me semble que la misère, me serait moins pénible dans les airs. Il me semble que la misère me serait moins pénible dans les airs.

Que les dictateurs s'accrochent au pouvoir comme Mélenchon aux mollets des journalistes, rien de plus normal, me direz-vous. Et puis cela permet d'offrir des vacances à peu de frais aux représentants des diplomaties aguerries. Et ainsi, la flamme passant de père en fils, les présidents de droit divin et autres souverains élus à vie peuvent prodiguer ce conseil à leur descendance au soir de lâcher les rênes : "Accroche-toi au flambeau, moi je me retire aux Seychelles."

Or donc, je vais vous entretenir aujourd'hui d'une énième petite phrase de notre méprisable Président proférée mardi dernier à l'occasion d'un discours devant l'association des maires du Cher.

S'exprimant sur la réforme territoriale chère à son portefeuille, il a affirmé pendant ce discours la nécessité toujours plus grande de faire faire des économies à l'État en déplaçant près de 20 milliards d'euros de dépense sur le budget des régions, départements, et autres communautés d'agglomérations.
Il justifia en ces termes ce transfert de compétence.
"Est-est ce que vous croyez qu'un seul Français souhaite qu'il arrive à la France ce qui arrive à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal ?"

Et un peu plus loin en enfonçant le clou dans une porte ouverte. "L'argent, il ne se fabrique pas ! (...) je n'accepterai pas l'idée qu'un jour la France fasse la manche parce qu'elle a tellement de déficits que nos notes (de crédit) seraient dégradées et qu'on se trouverait en incapacité de payer la dette de tous les gouvernements précédents, gauche et droite confondues"

Déjà, ces salauds de pauvres que sont les portos, les rouquemoutes et les tarlouses apprécieront l'analogie entre un prêt concédé à un partenaire économique à un taux qu'un smicard refuserait pour s'acheter son deux pièces minable en banlieue, et une généreuse donation de la communauté européenne à ces crève-la-dalle et pue-la-sueur de pays en loques.

En sus, il faut voir avec quel mépris ces mots se sont faufilés entre ces dents de carnassier et ces lèvres menteuses.
Il doit certainement penser qu'il s'agit d'une maladie honteuse, que l'on risque d'attraper si l'on se trouve trop près des petites gens. Ça doit être pour cela que ses talons aiguilles donnent l'impression d'avoir été fabriqués chez des échassiers nantais.

Et puis il faut reconnaître que la mendicité a certains avantages pour nos sociétés évoluées. Elle permet aux modestes de donner aux pauvres pour se sentir plus riches.
Le lendemain de cette envolée présidentielle avait justement lieu le dîner annuel des grands donateurs de l'UMP, parmi lesquels Servier et Bettencourt figurent en bonne tête.

Certainement affecté par son séjour de quelques heures chez les pécores, Nicolas a probablement voulu se consoler auprès de ses "amis" comme il se plaît à les appeler, et, par une porte dérobée, entouré de ses gardes du corps, ce qui a l'avantage de le cacher à la vue de tous, Môssieur le Président s'est même fendu d'une petite visite au cocktail des bouches pincés, des culs bordés de nouilles et des nuls brodés de couilles.

Il aurait même,selon le Canard Enchaîné, improvisé un petit discours pour encourager ces fiers soldat du CAC40 qui n'ont eu de cesse de ne rien changer à leurs habitudes, malgré la crise, malgré les grèves et les révoltes. Quel courage.

Bref sous les hourras et les bravos, Nico s'est hissé à la tribune où il a fustigé les journalistes qui ne l'aiment pas (et ce ne sont pas les seuls), et qui le traitent volontiers de dictateur. Et notre leader minimo de claironner "Alors voilà, vous qui êtes mes amis, je vous l'annonce... Je suis votre dictateur."

En voilà une façon originale de quémander les deniers nécessaires à une hypothétique campagne électorale. Un exemple à suivre pour tous ceux qui sont dans le besoin. Cependant je ne suis pas convaincu qu'en arborant une paire de bottes noires cirées et une moustache en guillemets, le clodo moyen augmente sensiblement sa recette quotidienne.

vendredi 4 février 2011

La ligue des justiciers ordinaires.

Comme il se doit, à chaque fois que je me fais troller, je vous en fait profiter en pleine page.
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Anonyme a dit…

Il faut vraiment être mégalo pour pondre ces textes.
3 février 2011 01:09
Aiphix a dit…

Il faut vraiment être courageux pour ne pas signer un commentaire aussi pertinent.
3 février 2011 05:02
Anonyme a dit…

Je ne vois pas à quoi il servirait de signer, puisque je ne te connais pas. De ce que j'ai pu lire avant que mes yeux saignent de par le choix des couleurs et de par l'écriture affreuse, c'est tout ce que j'avais à dire.

Quand on ne voit que des cons autour de soi, c'est souvent parce que le seul con qu'il y ait vraiment, c'est soi-même.
3 février 2011 07:31
Aiphix a dit…

Haaa enfin. Cela faisait longtemps qu'un justicier de la bienséance ne s'était pas plaint de mes tournures syntaxiques et de mon égocentrisme supposé.
Certes tu peux penser que l'écriture n'est pas heureuse et que la lecture est difficile, ce à quoi je ne peux apporter de solution étant donné que les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Mais par pitié, épargne moi les réflexions quant à mon profil psychologique digne de figurer au palmarès des brèves de comptoir.
Et quand je vois la véhémence que tu te plais à adopter pour critiquer mon travail, mon esprit mégalomane ne peux que me suggérer que tu fasses partie des cons dont tu te fais le défenseur en me retournant de manière pauvre et peu originale le compliment.
Pour finir, j'estime effectivement que la signature est un acte nécessaire pour faire une critique constructive car je préfère savoir de qui je la tiens.
En attendant, comme toujours dans ces cas là, je te remercie du commentaire.
3 février 2011 10:37
Anonyme a dit…

Et, malgré ses airs de grand prince, il se mit à utiliser des mots intelligents pour montrer qu'il est pas si bête.

Évidemment, à aucun moment tu ne peux te demander "mais, merde, pourquoi j'ai cette remarque?" (CES remarques, d'ailleurs, puisqu'apparemment tu as déjà eu ce genre de commentaire), non, bien sûr, tu ne peux que te dire que ceux qui critiquent ne sont que des frustrés, cons, réacs', bien-pensants (mais tu es toi-même en PLEIN dans le cliché!) et aigris.

Je te trouve extrêmement mégalo parce que tes textes ne parlent, au final, que de toi et de ton nombril. Parce qu'aller jusqu'à enregistrer ses notes pour en faire "des chroniques" quand on a une voix qui égale, par le charisme, celle d'un prof d'histoire de 60 ans, c'est de la mégalomanie, au même titre que de se sentir à ce point meilleur que tout le monde qu'on préfère imaginer que les gens sont cons plutôt que de se remettre en question.
4 février 2011 00:44
Aiphix a dit…

Et de sa plume approximative bien rangée entre ses fesses, pour une énième fois, le pourfendeur anonyme et solitaire se senti une fois de plus agresser, chose étrange puisqu'à première vu, c'est lui qui insulte, matraque, allant jusqu'à perdre du temps pour gratifier et grafiter le blog de celui qu'il semble déteste de sa moral et de sa pensée.
Et que sait-il de moi se pauvre bougre?
Rien à part les quelques lignes que je prends volontairement le risque de diffuser, non seulement sur ce blog mais également dans quelques radios qui semble apprécier mon ton professoral et ma voix de chiote.
N'a-t-il point déceler l'ironie, la schizophrénie du personnage qui s'exprime, et qui le pousse à râler de manière univoque sur tout et n'importe quoi, poussant la critique jusqu'à parfois, voir souvent, se moquer du vrai crétin qui se cache derrière ses personnages pour dire ce qu'il pense.
Ensuite, c'est le propre de la caricature de forcer le trait. Alors non, tous les gens qui me, ou plutôt, le critique ne sont pas des frustrésconsréacts, de même que celui qui tente de dire ce qu'il pense en essayant le cas échéant de faire rire, et pourquoi pas de faire réfléchir, quitte à déclencher les foudres de quelques courageux sans nom, n'est pas nécessairement un mégalomane qui se masturbe à chaque passage devant la glace.
Tu n'aimes pas. Soit. Tu me le fait savoir. Grand bien te fasse. Mais laisse moi le droit de ne pas me remettre en question à chaque fois qu'un inconnu se permet de croire que je ne suis QUE les personnages de ce blog.
Et je te ferais remarquer que l'enseigne de ce dernier te dis :
"Bien voilà un blog de plus sur la toile qui ne sert à rien à part à défouler l'immense haine que j'accumule depuis des années. Pour ma part je suis guitariste chanteur à mes heures perdues et je vous propose quelques textes sans fond uniquement dans le but de faire parler les cons."
A ton avis, qui parle le plus de nous deux.
Sans rancune l'ami.
Et merci du commentaire.
4 février 2011 01:19
Aiphix a dit…

Et aller. Je suis pas bégueule. Je te laisse un droit de réponse avant de poster nos échanges.
4 février 2011 01:20
Anonyme a dit…

Chaque ligne que tu écris hurle ta stupidité (et je ne parle pas que de l'orthographe déplorable, sur ce point-là, je comprends ton envie de faire des "chroniques" audio).
Ta mégalo ne s'exprime pas par les niaiseries mille fois entendues que tu déclares, mais par la façon que tu as de le faire. Écoutes toi! Relis toi, au moins une fois, en essayant de prendre le recul nécessaire! Certains arrivent avec talent à faire rire, toi tu es seulement pathétique.
Tu penses réellement faire du neuf? Tu penses faire quelque chose de bien (car sinon, tu m'aurais juste répondu "oui, je suis un con, mais je l'assume")?

C'est te donner trop d'importance que de te répondre, mais je pensais pouvoir, je ne sais pas, ouvrir une porte. Je la referme bien vite, va. Tu es aveuglé par l'importance que tu te donnes.
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Merci chers anonymes. Continuez à me pourrir, ma mégalomanie et mon masochisme vous en sont grés.

mercredi 2 février 2011

Trajet quotidien.


Bonjour à tous.


Je ne sais ce qu'il en est des autres villes qui en sont pourvues, mais les discussions de métro sont en train de me fasciner. Habitant à Toulouse, j’ai tous les jours la chance de risquer ma vie dans une des rames automatiques d’une des deux lignes de la ville rose. Et je me délecte, généralement le soir, des bribes de dialogues que j’ai l’occasion de capter aux heures de pointe des sorties de bureaux, de facs et de lycées. Peu de personnes se permettent de bavarder dans ce genre d’endroit, et je dois l’avouer, le métro toulousain est d’un calme olympien, uniquement entrecoupé d’une voix féminine synthétique nous annonçant le nom des stations en français ET en occitan, ce qui ne manque pas de déclencher les ires des anti-régionalistes et de faire marrer les aveugles vu l’accent un tantinet exagéré de la bonne femme sus-citée. Fort heureusement, il arrive régulièrement que certains hurluberlus viennent briser cette loi du silence imposée par le simple fait que si toutes les personnes présentes faisaient de même, les trajets se transformeraient en véritable convention écologiste.

Ces moments où deux, voire trois crétins se mettent à tailler le bout de gras dans l’exigüité du transport en commun, exposant de fait à l’ensemble des inconnus les entourant leurs pathétiques problèmes personnels ont toujours eu le don de me surprendre.
Pour ma part, si je me retrouve par hasard dans le bus ou le métro avec une connaissance, je m’arrange pour rester le plus discret et évasif possible pour ne pas déranger les autres utilisateurs dudit transport. Ainsi je prendrais soin de toujours parler en code pour éviter que mes discussions personnelles ne puissent être interprétées par quiconque. Et quand bien même ma conversation serait entendue, elle ne pourrait qu’être bénéfique pour son destinataire qui ne manquera pas de s’ébaudir de la clairvoyance de mes propos.

Pas plus tard qu’hier, deux jeunes abrutis montent au même arrêt que moi et une pauvre dame, visiblement exténuée par sa journée de travail. Les deux parasites, après les quelques secondes de silence nécessaires à leur installation dans la cabine, reprennent leur discussion passionnante comme si de rien n’était. Je sens alors monter en moi l’exaspération que ces impudiques ajoutent à mes propres dix heures de labeur, mais, bien élevé, et passant assez souvent pour un fieffé râleur, je m’abstiens en espérant soit que leur voyage s’écourtera avant le mien, soit que leur blabla débile ne parviendra pas à troubler ma quiétude bien méritée au creux du siège en plastique de ma rame providentielle.
Bien mal m’en a pris. J’aurais mieux fait de l’ouvrir. Outre le fait que le sujet de l’argutie portait sur la dangerosité du trampoline en option sport, la présence inopportune de ces deux bubons sur pattes ne fit que me conforter dans l’inutilité de la jeunesse en temps de paix. Certes tous les jeunes ne sont pas que des connards égocentriques dont les seules préoccupations consistent à perdre leur virginité le plus tôt possible et à savoir quelle star imiter pour être dans le coup. Aaah. On me fait signe que si… Bon.

Je réalisai soudain que la pauvre femme qui subissait comme moi la syntaxe approximative de leurs palabres, se décomposait au fur et à mesure de l’argumentation des deux acnéiques. Je fis de mon mieux pour me fermer au discours vomitif du plus sûr des deux pubères dont le volume sonore augmentait avec le bruit ambiant et essayai de lancer un regard doux et compréhensif à ma compagne d’infortune afin de lui montrer qu’elle n’était pas la seule à vouloir faire entorse à la bienséance et fracasser la boîte crânienne de nos bourreaux à grands coups de masse. Malheureusement sans succès, ma tentative de trouver chez un autre passager de la compassion pour mon désarroi me poussa à me lancer dans une séance d’insultes télépathiques en espérant que des dons paranormaux potentiels viennent à bout du supplice que j’étais en train de vivre.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, une fois débarrassé de la paire d’emmerdeurs, à mi-chemin de mon logis, le relais fut pris par un de ces fins mélomanes qui considèrent que leur prétendue musique mérite d’être exposée,bon gré mal gré, aux oreilles de tous, et ce, dans une qualité tellement médiocre qu’il est impossible de distinguer des paroles ou des instruments de la bouillie sonore qui émane des enceintes fatiguées de leur téléphone portable.

J’ai pris congé trois stations avant mon terminus afin de ne pas risquer une amende des contrôleurs pour avoir étalé l’intestin grêle d’un des passagers sur les vitres de la rame, préférant la marche à pied à la présence d’autres emmerdeurs certains.


Au moment où je mis le nez dehors, la neige commença à tomber. Quelle début de soirée de merde.