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lundi 21 février 2011

Foire aux bestiaux présidentiables.


Bonjour à tous

Que d'évènements d'importance ce week-end. Je vais faire un petit récapitulatif pour ceux d'entre vous qui persisteraient dans leurs amitiés dictatoriales, et qui n'auraient pas eu le loisir de s'informer durant leur séjour de fin de semaine dans un spa tous frais payés par le gouvernement chancelant de tel ou tel pays arabe.

A ce propos, il ne m'avait pas été donnée l'occasion de disserter sur la restriction imposée aux titulaires de porte-feuilles ministériels. A présent, et sur ordre de leur chef, les hauts fonctionnaires devront s'acquitter de leurs congés en métropole pour éviter tout nouveau scandale préjudiciable en ce début de campagne présidentielle. Vivement que notre bien aimé Président ordonne la recolonisation dare-dare de ces peuplades barbares pour que nos dirigeants aillent de nouveau se dorer la pilule dans un hôtel surclassé digne de leur standing sans que cette dernière ne soit trop dure à avaler pour le bon peuple.

Donc rappel des festivités. Ce samedi s'est tenue une réunion capitale pour l'avenir de la présidence du G20 par la France. Un colloque était organisé entre les ministres de l'économie des 20 maîtres de l'univers. Présent à cette petite sauterie, outre le ragondin élyséen et les adeptes d'Adam Smith, un éléphant socialiste dont les visites dans l'hexagone se font de plus en plus fréquentes. Branle bas de combat des journalistes de tous bords pour poser la question que le tout Paris soupire ; Alors DSK ira, ira pas ? Évidemment le pachyderme est tenu en laisse par son obligation de réserve que lui confère la présidence du Front Monétaire International. L'éléphant, à défaut de créer réellement l'évènement et d'accoucher d'une souris, a dû se contenter de secouer la main d'un autre représentant de la famille des rongeurs lors de sa visite à l'Élysée. Sur cette image qui a déjà fait le tour des journaux, on peut y voir un Strauss-Kan crispé qui n'aurait pas été mécontent de tendre la main à son interlocuteur mais poing serré et en plein dans sa gueule. Comme pour imiter son futur prédécesseur, il donna dans la journée une interview à un panel représentatif de lecteurs du Parisien avant de se confier le lendemain sur les ondes de France 2 où il a pu à loisir ne pas nous dire qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle.

Mais laissons de côté cette ménagerie, et entrons de plein pied dans l'autre manifestation qui ouvrit ses portes en ce samedi ensoleillé de février, le démarrage officiel de la campagne, où de pauvres bovins, ovins et gallinacés se font copieusement tâter par des mains pleines d'espoirs électoraux, j'ai nommé le salon de l'agriculture. Depuis des années on y voit défiler les plus éminents représentants de nos institutions dont le plus célèbre d'entre eux, Jacques Chirac, qui pousse à présent la ressemblance avec ses amis les porcs jusqu'à patauger dans ses propres excréments judiciaires. Mais le grand Jacquot, qui se bourrait la gueule en bâfrant de la tête de veau à 8h00 du matin a laissé la place au bouffeur de hotdog de Neuilly. Et nous retrouvons le petit Nicolas, entouré d'une bardée de gardes de son corps malingre, parti renouer avec les gens d'en bas. Au fur et à mesure de la visite, les langues se délient, et voici notre Président en Armani qui commence à tailler le bout de gras avec la populace, tutoyant volontiers des éleveurs du Poitou qui ne savent comment répondre au premier citoyen français. Certains vont cependant lui faire remarquer que depuis sa dernière visite les choses n'ont que peu changé et que c'est bien beau de venir faire le mariole dans la foire aux cons sans sommation mais qu'il va falloir commencer à tenir ses promesses s'il veut que les bulletins qui sentent bon le terroir lui reviennent. Et là, magistral, dans une position banale, la main dans les urnes et le doigt dans l'opinion, caressant le pis d'une laitière, il jure solennellement d'améliorer le sort du monde paysan.

Toujours est-il que ce genre d'odyssée a le mérite, des deux côtés de l'enclos, d'offrir un spectacle peu banal aux protagonistes de la foire puisque c'est la seule fois de l'année ou des parisiens en goguette peuvent observer à quoi ressemble un homme de la terre, et où ce dernier ne peut que se réjouir de vivre loin des cons de la grand ville. Je soupçonne cependant certains de ces imbéciles en voie de disparition d'en tirer une satisfaction morbide équivalente à celle de l'orang-outan en cage recevant en pleine gueule les cacahouètes bon marché que des mômes ignares et complètement surexcités lui jettent avec dédain au travers des barreaux. Ce genre de rassemblement ne sera bientôt plus qu'un musée, où des enfants, nourris de composés chimiques instables et abrutis par une technologie toujours plus performante, pourront s'émerveiller devant la mine bourrue et triste d'un éleveur de chèvre empaillé.

« Papa, c'était comment les vaches, avant? »

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