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mercredi 2 novembre 2011

Grèce : comment taire les commentaires?

Bonjour à tous.
Chronique un peu exceptionnelle en milieu de semaine due à un événement qui m'a fait bouillir sur plusieurs points, que je m'en vais vous détailler.
Il arrive parfois que je me pose des questions essentielles, surtout quand je croise les titres de certaines gazettes.

"La Grèce sème la panique" par exemple.Vous en conviendrez, ça a tout du bon amuse gueule pour qui veut jouer à se faire peur comme devant un mauvais film d'horreur. On a la vague impression que ces enfoirés ont complètement disjoncté et qu'ils s'apprêtent à foutre en l'air les innombrables efforts déployés par les banques et leurs partenaires européens pour les sortir de la merde dans laquelle ils s'étaient, après tout, eux-même joyeusement enlisés. Et qu'est-ce qui déclenche une telle pagaille risquant à tout moment de faire basculer l'ordre du monde? Ils ont osé, par l'intermédiaire de leur Papandréou de premier ministre, soumettre à la vindicte populaire une décision généreuse et complètement désintéressée qui devait annuler une partie de leur dette étatique, comme ça, sans prévenir. Non mais tu parles d'une bande de terroristes!
"Grèce : Un référendum qui fait criser".
« Ha ha ha! Elle est bien bonne. Mais si Jean- Pierre, c'est parce qu'on est en crise économique! Allez fait pas la tronche! Putain celui-là, depuis qu'il a perdu toutes ses économies, sa femme, ses gosses, sa maison dans le Périgord et sa dignité, il est devenu tatillon côté humour! »
Non mais qu'est ce qu'il leur prend aux journaux et à leur rédaction, ils sont défoncés ou quoi?
Je les imagine assez mal au moment de mettre sous presse, commencer à courir dans tout les sens, les bras en l'air et hurlant à la mort , à l'annonce faussement démocratique du premier ministre grec ; ou encore s'assoir autour d'une table, tels de pitoyables piliers de comptoir en balançant les calembours nases et les accroches pourries qui ajouterons la pointe d'humour sarcastique nécessaire au gros titre d'un journal gratuit, étant donné que ce dernier ne fera plus aucun effort sur le prix pour se rendre attractif.
Et vas-y qu'on te ressort toujours les mêmes termes éculés, panique, zizanie, trouble, surprise, séisme. Alors qu'avec un petit tour dans le dictionnaire des synonymes on a tout de suite un peu plus le choix, cataclysme, désarroi, branle-bas, effroi et pourquoi pas terreur pendant qu'on y est!
"Grèce, la terreur vient des urnes!" Ça a quand même un peu plus de gueule non?
En plus les termes choisis sont autant à côté de la plaque que ceux qui les écrivent. Pour reprendre l'exemple cité plus haut, si panique il y avait, les dirigeants de l'Europe, France et Allemagne en tête, prendraient la parole pour déclarer l'état d'urgence et la mise au banc de l'état Grec, voir, carrément, son invasion tant il est vrai que c'est dans la plus grande précipitation qu'on fait les pires conneries.
Enfin, dernière remarque, si la situation était si désespérée que l'on veut nous le faire croire, ne croyez-vous pas qu'un tel vent d'inquiétude se ferait entendre jusque dans les pays en dehors de la Grèce. Que si cette frénésie, que les champions de la réclame étalent à longueur de premières pages aidés de leurs titres bien gras, avait une réalité tangible, les peuples n'y cèderaient pas volontiers à ce désordre salvateur, tout embourbés qu'ils sont dans leurs appréhensions quotidiennes.
Allons messieurs les journalistes, lâchez-nous la grappe avec vos phrases chocs, vos tournures alarmistes et vos airs de tout savoir. Tournez donc votre clavier sept fois dans votre bouche avant de débiter vos articles à la hache, ça nous évitera d'avoir à en subir les titres, insultants l'intelligence de ceux qui ne vous lisent pas!
Bon, les journaux c'est fait, place aux autres maintenant. Ne vous bousculez pas il y en aura pour tout le monde.
Je continue donc avec les commentateurs hertziens, et particulièrement ceux qui cache leurs jugements à l'emporte pièce et leurs indignations face à l'irresponsabilité de la Grèce derrière le micro qui leur tient lieux de pupitre.
Qui sont-ils, ces empaffés suffisants qui osent critiquer la décision d'un état souverain? Qui représentent-ils pour se permettre d'insulter tout un peuple au nom de la rigueur budgétaire inefficace et des plans de sauvetage foireux? Certes, ils sont français, et, de fait, ils pratiquent, avec zèle, le sport national consistant à dénigrer tout ce qu'ils ne comprennent pas ou qui n'a pas été décidé par eux. Mais ont-ils besoin de le faire avec une telle véhémence, un tel dégoût?
Ce que fait le peuple Grec de leur démocratie les regarde et eux seuls, même si cela à des conséquences sur notre beau pays de France qui pue le fric et la magouille. D'ailleurs, avez-vous remarquez que peu de critiques à notre égard émanent de l'étranger à propos des décisions prises par l’Élysée? Il est vrai qu'il y en a déjà une belle quantité qui viennent de notre propre camp. Cela laisse peu de place à celles venant de l'extérieur. Qu'elle aurait été leur réaction, à ces minables donneurs de leçons, si des voix aussi virulentes s'étaient permises de mettre en exergue l'irresponsabilité du peuple Français d'avoir élu une marionnette financière illettrée à la tête de la cinquième puissance du monde?
Ravalez-donc vos rancœurs et vos boniments messieurs les importants! Lavez vos langues de ses paroles indignes dont vous affublez tout un peuple qui, lui, lutte pour ses droits et son indépendance à l'égard des puissances de l'argent.
Je finirais ce coup de gueule par une simple remarque quant au prétendu éveil démocratique dont ce référendum a été qualifié à longueur de colonnes et de commentaires.
De deux choses l'une, soit les Grecs se prononcent en faveur du énième plan de sauvetage qui leur est imposé par les banques et la commission européenne, auquel cas, ils seront contraints et forcés d'accepter la situation inique dans laquelle ils se trouvent déjà et de rentrer dans le rang. Soit ils le refuse en bloc et là, plus la peine de compter sur l'Union pour les sortir d'affaire. Démerdez-vous, vous avez voulu la démocratie, dommage, vous aurez l'anarchie! Et encore, ça c'est dans le meilleur des cas, car, j'ai appris que l'état major de l'armée Grecque, dans son intégralité, avait été remplacé dans la nuit de mardi à mercredi. J'aime autant vous dire que ça pue du cul et qu'un putsch militaire se prépare.
Sous le masque d'une consultation démocratique, le pire se cache en ricanant puis qu'aucune issue ne semble pouvoir l'éviter. Et ainsi, nos beaux parleurs, nos chers spécialistes, nos journalistes en pannes de scoop et nos dirigeants poltrons pourrons, la fleur au fusil et l'arrogance en bandoulière pourrons nous faire encore une fois la leçon en pérorant qu'ils nous l'avait bien dit.
Je ne saurais que trop conseiller aux Grecs de s'abstenir massivement face à ce scrutin qui sent l'entourloupe à plein nez. Voyez, messieurs les commentateurs, on peut donner des conseils sans prendre l'autre pour un con.

A bon électeur, salut!

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